Histoire de Rokugan by mon perso...

Voici un petit résumé de l'histoire Rokugani telle que Saionji pourrait la raconter s'il avait les compétences Histoire (à 3) et Théologie (à 2). Notez qu'un Samurai connait globalement l'histoire de son Clan, les guerres qui y sont liées, et enfin les batailles contre Iuchiban (les 2 guerres), ainsi que les guerres contre Fu-Leng, puis contre Mangeur.

Le Commencement
La vie ressemble à un anneau, ou bien à un serpent qui se mord la queue. Le monde évolue suivant un cycle d’éternel recommencement… On ne sait pas dans quel cycle nous nous trouvons, mais ce qui est sur c’est qu’au début, il n’y avait rien, le vide, le Néant. Eternel et intemporel, celui-ci prit conscience qu’il était seul, il découvrit alors la Peur de cette solitude, puis le Désir de ne plus être seul. De ces deux sentiments naquirent le monde. Il comprit alors que le monde allait le remplacer puisque ces sentiments furent créés, changeant irrémédiablement sa nature de Vide. Le Néant ressentit alors malgré lui le Regret de sa création, dernier ingrédient qui forma le monde.
Au commencement, le monde ressemblait à une sorte d’œuf rempli d’un élément unit. Peu à peu, les éléments se séparèrent et les matières lourdes s’assemblèrent pour former la terre, tandis que les matières légères formèrent les cieux.
Sur cet amas globuleux, trois divinités dont on ne peut prononcer le nom descendirent pour créer deux entités divines. Pour se faire, ils utilisèrent leur nom. C’est ainsi que naquirent Amaterasu, la Déesse Soleil, et Onnotangu, le Dieu Lune.
Amaterasu et Onnotangu s’ennuyaient. Lorsqu’ils comprirent la magie des noms, ils baptisèrent tout ce qu’ils virent. La magie faisant prendre forme aux chose tout en leur insufflant la vie. La Terre telle que nous la connaissons était née. Bien qu’ils vivaient dans le Tengoku, le paradis céleste, les deux divinités aimaient parcourir le monde qu’ils étaient en train de créer. Pendant leurs excursions, ils s’amusèrent à créer des mers, façonner des montagnes. Ils nommèrent également les esprits des 5 éléments qui devinrent les dragons, et rassemblèrent les esprits moins puissants pour en faire les Fortunes. Ce monde qui prenait forme allait avoir le nom de Ningen-do, le monde des humains bien qu’il eut biens d’autres noms avant l’apparition de l’homme.
Puis ils se mirent à créer des êtres vivants, d’abord simples, puis de plus en plus évolués. Rapidement ces êtres apprirent à vivre en communauté, à parler, et à construire, avant de disparaître et de tomber dans l’oubli.
Amaterasu et Onnotangu s’unirent et vécurent sur les cieux en paix, jusqu’à ce qu’Amaterasu mette au monde neuf enfants. Le premier né, Hida, était le plus grand et le plus fort de ses frères. Ensuite naquit Doji, dont la beauté ne connaissait de limite. Togashi arriva ensuite, il parut songeur et réfléchi. Akodo naquit en cinquième, et se montra impétueux. Bayushi et Shiba naquirent en même temps. On les considère parfois comme étant jumeaux. Bien que les deux furent très intelligents, le premier se montrait ironique tandis que le second était plus sensible. Shinjo naquit ensuite, le regard vif. Ensuite vint Fu-Leng, qui possédait les qualités de ses frères et sœurs bien qu’ayant aucune particularité qui lui fut propre. Enfin naquit Hantei, le dernier-né, aimé de tous.

L’Aube de l’Humanité
Onnotangu vit que l’amour de sa compagne se détachait de plus en plus de lui pour le porter sur leurs enfants. Ne voulant partager cet amour divin avec ses enfants, il décida de tous les dévorer. Amaterasu tenta d’abord d’empêcher son mari de réaliser son projet funeste et pleura de désespoir en constatant l’échec de sa tentative. Les larmes tombèrent dans le Ningen-do. Elle chercha alors un autre moyen de sauver ses enfants.
Finalement, Onnotangu put mener son projet à bien. Néanmoins, Hantei, le dernier-né, fut sauvé par sa mère qui empoisonna son époux par un breuvage qu’elle lui offrait après chaque enfant avalé. Quand fut arrivé le tour d’Hantei, Amaterasu remplaça le nourrisson par un caillou qu’Onnotangu avala sans remarquer la supercherie.
Hantei grandit en se cachant de son père, dans le yume-do, le monde des rêves. Amaterasu lui apprit l’art du combat ainsi qu’à aimer son père malgré son acte. Une fois devenu adulte, il défia le Dieu Lune, et parvint à l’éventrer pour libérer ses frères et sœurs. Le combat fut si violent qu’Onnotangu rompit la barrière entre les mondes du Ningen-do et du Tengoku, laissant une brèche se former. Onnotangu voulu retenir ses enfants mais les fit tomber à travers le trou formé entre les mondes. Il rattrapa néanmoins Fu-Leng par la main. Hantei coupa la main de son père pour libérer son frère dont la chute fut déviée par un mouvement de douleur d’Onnotangu. Tous les enfants, Hantei y compris, chutèrent sur la Terre. Ils tombèrent tous réunis sauf Fu-Leng dont la chute le mena au fond d’une crevasse où il disparut. Il est une coutume que de dire que du sang d’Onnotangu tombé sur le Ningen-do et des larmes d’Amaterasu, triste de la perte de ses enfants lorsque son époux les dévora, naquit l’homme.
Cette humanité qui allait se propager, selon le Tao, un recueil de préceptes, serait le « dixième enfant » d’Amaterasu et Onnotangu, vit un soir neuf étoiles tomber du ciel nocturne. Huit des étoiles tombèrent sur une petite colline près de la Grande Mer, la neuvième s’écrasa à l’écart.
Les humains vivaient jusqu’alors en tribus et subissaient de nombreuses attaques de bêtes étranges. Ils pratiquaient des cultes divers, et ignoraient jusqu’à l’existence même d’Amaterasu et d’Onnotangu. Lorsque leurs enfants, également nommés Kamis, ou Dieux, tombèrent sur Terre, une humaine, Seppun, vint à leur rencontre. On suppose aujourd’hui que son nom est un titre honorifique qui lui fut donné après avoir été sanctifiée pour sa rencontre. Seppun demanda aux Kamis le privilège de les servir. En compensation, ceux-ci lui demandèrent de leur parler de ce monde qui leur était inconnu.

La Naissance de Rokugan
Les Kamis qui, tombés sur Terre, perdirent la majeure partie de leurs pouvoirs divins, décidèrent alors d’apporter la civilisation en ce monde en y fondant un Empire dont l’un d’eux serait l’empereur, et les autres des chefs de clans fédérés. Bien qu’Hantei ait délivré ses frères et sœurs de leur père, il décida que tous avaient le droit de revendiquer le trône. Il organisa un tournoi entre Kamis. Togashi, le sage, décida de ne pas participer au tournoi, devinant par avance son issu, et nullement inspiré par le pouvoir.
On raconte que ce tournoi fut des plus acharnés et qu’Akodo, porté par le combat, aurait tenté de tuer Hantei lors du dernier affrontement. Surpris par son action, Akodo se retint à temps et admit sa défaite, jurant que lui et les hommes qui le suivraient lui seront éternellement fidèles. Togashi déclara alors que lorsque le dernier des Akodo tombera, l’Empire le suivra dans sa chute. Hantei devint donc le tout premier Empereur de Rokugan, l’Empire d’Emeraude.
Rokugan, est un vaste Empire bordé par les hautes montagnes au Nord, l’océan à l’Est et au Sud, et les larges plaines difficilement exploitables qui s’étendent sur l’Ouest. C’est à la fin de ce tournoi que l’Histoire de Rokugan trouve son origine : l’an zéro, les débuts de la construction de la cité impériale, Otosan Uchi sur la colline où atterrirent les Kamis.
Hida s’installa au sud de l’Empire sur des terres difficiles et fonda avec les hommes qui voulurent devenir aussi forts que les Kamis, le Clan du Crabe. Doji, la sœur préférée d’Hantei et soucieuse d’apporter sur Terre la sagesse des cieux, fonda le Clan de la Grue. Togashi créa le Clan du Dragon et s’en alla dans les montagnes, accompagné d’hommes adoptant une vie recluse. Akodo, créa alors le Clan du Lion dans le but de protéger Hantei ainsi que la lignée impériale. Shiba créa le Clan du Phénix afin de comprendre la religion des humains et de leur inculquer les préceptes de la véritable histoire divine. Les membres de la tribu Isawa, un clan pratiquant la magie bien avant l’arrivée des Kamis sur terre, suivirent Shiba. Bayushi, en qui Hantei avait le plus confiance, fonda celui du Scorpion, acceptant la requête de son frère qui fut de surveiller les humains qui n’adhéraient pas à l’Empire. Lui et ses hommes devinrent l’ombre de l’Empire, cherchant à débusquer et mettre un terme tout complot visant à mettre à mal l’Empire. Enfin, Shinjo créa le Clan de la Ki-Rin, et prépara sur ordre d’Hantei un long voyage à travers le monde pour en déceler tout le savoir qu’elle pouvait recueillir. Plus tard le clan de la Ki-Rin prendra le nom de Licorne.
Tous les Kamis s’unirent avec des humains, à l’exception de Shinjo et de Togashi qui restèrent seuls jusqu’à leur mort. Hantei choisit une sœur de Clan de Doji, lançant par cette occasion une coutume impériale. Dès lors, tous les Empereurs, à deux personnes près, épousèrent un membre du Clan de la Grue.
Chaque clan développa alors ses armées composées de Samurais. Les guerriers furent nommés les bushis, et les Shugenjas constituaient la branche des prêtres samurais, alors peu nombreux hormis au sein du Clan du Phénix.

Les Premières Années de Rokugan
Près de trente années plus tard, un grand tournoi fut organisé pour montrer aux Kamis que les Humains étaient dignes de les protéger. Un certain Kakita le remporta en ridiculisant Matsu, combattante aguerrie au service d’Akodo. Cet événément marqua le début de la longue histoire entre les deux clans. Kakita épousa ensuite Dame Doji, la belle Kami.
Quarante années après la l’établissement des Clans, une grande armée maléfique venue de l’ouest, sur des Terres inexplorées que l’on nommera plus tard Outremonde, s’attaqua aux sept clans formés. Cette armée en majeure partie composée d’Onis, était menée par Fu-Leng en personne. Il s’en prit à ses frères et sœurs, prétendant qu’ils l’avaient abandonné. Ce qui était faux puisque Shiba qui fut de nature extrêmement compatissante et généreuse avait mené avec sa sœur Shinjo l’aventurière, en préparation pour son grand voyage, de nombreuses expéditions pour retrouver leur frère. Fu-Leng maudit ses frères et sœurs et s’attaqua à eux. La guerre tourna rapidement à l’avantage des hordes du Kami maléfique.
C’est alors qu’au bout de deux ans d’échecs et de perte de territoires pour l’Empire d’Emeraude, un homme venu de loin proposa à l’Empereur Hantei d’envoyer non plus les Kamis mener les batailles, mais des Humains. Cet homme, Shinsei, lui enseigna trois jours durant sa philosophie, le Tao, qui fut recueilli par un scribe de Shiba, intéressé par tout ce qui avait attrait à la philosophie, alors considérée comme très proche de la religion. Puis Shinsei constitua une troupe de sept humains, chacun issu d’un clan différent et alla combattre directement Fu-Leng, le « Jour des Tonnerres ». Le nom de l’expédition est du au surnom qu’on donna à Shinsei et sa milice : les Tonnerres. Parmi eux il y eut Hida Atarasi (le fils du Kami du Crabe), le moine Mirumoto (premier serviteur de Togashi du Dragon), Doji Konishiko (l’un des enfants de Dame Doji et Kakita), Otaku (la garde du corps de Shinjo de la Ki-Rin). On dit de Shinsei que sa sagesse dépassait celle des Kamis. Certains voyaient en lui non pas un humain, mais une divinité. Une seule personne revint vivante, mais agonisante, de cette sanglante expédition. La Tonnerre du Scorpion apporta à l’Empereur douze parchemins et lui demanda des les conserver précieusement, ils avaient permis d’anéantir Fu-Leng. Cette mort mit en déroute l’armée qui résista néanmoins cinq années aux assauts des clans rokugani sans parvenir à reprendre l’avantage sur les armées fédérées.
Une fois la guerre achevée, le voyage de Shinjo fut entreprit. Hantei décida ensuite de céder son trône à son fils ainé, Hantei Genji, puis s’en alla retrouver les Cieux qu’il préférait de loin à la vie terrestre. Les autres Kamis décédèrent dans les années qui suivirent. La disparition de Doji inspira de nombreux poètes et ce fut la seule Kami dont on ait des éléments certains sur son décès, si tenté que la légende n’ait pris le pas sur la réalité. Dernière Kami vivante à Rokugan, elle serait allée au bord de la mer dans laquelle elle se baigna pour ne plus jamais réapparaître.
Hantei Genji fut un roi serein et réfléchi, le dernier qui eut une longévité divine (plus de deux cents ans de règne). Il épousa Doji Oborozukiyo, membre de la Famille Doji dont la beauté inspirait les poètes l’appelant « la Dame de la Lune des Brumes », poursuivant, la tradition impériale lancée par son père. Il fut à l’origine de la plupart des coutumes qui régissent encore la société Rokugani.

L’Outremonde
Ce n’est que bien plus tard que l’on comprit la réelle histoire de Fu-Leng. Il fut libéré du corps de son père par Hantei. Dès lors, il tomba sur terre en compagnie des ses frères et sœurs, mais dans sa chute il fut écarté du groupe.
Il sembla tomber vers une contrée lointaine au Sud Ouest de là où atterrirent ses frères et sœurs. Cette contrée fut celle qui aura après le Jour des Tonnerres une frontière commune avec le domaine du Clan du Crabe, et portera le nom d’Outremonde.
Il tomba au fond d’une profonde crevasse et perça par le choc la barrière des mondes. Il se réveilla non pas sur Terre, mais dans le Jigoku, l’enfer chaotique et putréfié. Fu-Leng parvint à s’en extirper, mais la corruption infernale l’avait gagné. Cette corruption, aujourd’hui appelée Souillure, gagna également la Nature environnante, pervertissant les animaux, les plantes, et la plupart des humains y vivant. La Souillure fut découverte en l’an 100 par le clan du Crabe. A l’époque de la guerre contre Fu-Leng personne ne comprit ce qu’était devenu le Kami perverti, ni pourquoi il avait changé à ce point.
Fu-Leng sortit du Jigoku accompagné des Onis, des démons naissant dans cet enfer, qui lui furent fidèles et combattaient vaillamment pour ses convictions. Bercé par la souillure, il perdit la raison et monta une armée dans l’unique but de se venger de ses frères et sœurs.
L’Outremonde est un lieu où toute vie s’en trouve irrémédiablement affectée. La Souillure y prend les cœurs les plus purs, détourne les hommes les plus droits, et pervertit les esprits les plus sages. Au point que peu de personnes se risquèrent à y mener des expéditions, et pratiquement aucune n’en revint pendant des siècles.
Outre sa particularité mystique, l’Outremonde est baigné par des lois physiques qui ne s’entendent pas à celles que la science apporte. Le Temps y est instable, au point que l’on dit qu’il n’y fait jamais jour ou nuit mais que l’on est dans l’Outremonde, figé au crépuscule du jour. La mesure du temps y est des plus aléatoires.
Il est impossible de clairement se repérer au sein de l’Outremonde, du moins pour un esprit sain. On suppose que les personnes issues de ces terres parviennent à s’orienter sans quoi la vie y serait tout bonnement impossible. C’est pourquoi il n’y eut aucune expédition menée à bien qui fut remplie dans les délais adéquats, les voyageurs mettant, selon leurs propres aveux, des temps de retour anormalement longs.
Et les hommes qui revinrent de l’Outremonde pouvaient s’assurer de la chance d’avoir su retrouver leur route, sachant que la plupart des personnes envoyées là-bas n’en revinrent jamais.

Esotérie Rokugani
Lorsque les Kamis descendirent sur terre, ils découvrirent des humains enclins à diverses religions toutes différentes, certaines contredisaient même leur existence. A force de discours et d’arrangements, le premier Empereur Hantei parvint à unifier quelque peu les religions.
Tout d’abord, on rattacha les sept fortunes à Amaterasu. Les sept fortunes, des divinités très répandues chez les humains, étaient célébrées pour apporter leur bénédiction. Il y eut Benten, Fortune de l’Amour et de la Beauté, Bishamon, Fortune de la Force, Daikoku, Fortune de la Richesse et de l’Abondance, Ebisu, Fortune du Travail Honnête, Fukurokujin, Fortune de la Sagesse, Hotei, Fortune de la Satisfaction, et Jurojin, Fortune de la Longévité.
Plus tard, la canonisation de samurais, ou de personnes valeureuses, donna lieu à la création de Fortunes mineures, locales. L’exemple le plus connu est la fortune Osano-wo dont les abords du temple furent le théâtre de nombreuses batailles. Il serait impossible de nommer toutes les fortunes ou de toutes les vénérer tant elles sont nombreuses. Cela dit, les ancêtres gardent une place importante pour les humains.
En marge de ces Fortunes, vivent les Dragons. Ils seraient au nombre de six, un pour chaque élément (Air, Eau, Feu, Terre, et Vide), et un sixième affilié au Tonnerre. Ils n’interfèrent pas avec la vie des humains et ne demandent aucun culte. Cependant, ce sont eux qui confèrent à certains humains des dons extraordinaires qui font d’eux des Oracles, des êtres dotés d’une longévité extrême qui sont en relation directe avec les Dieux.
Enfin des Kamis élémentaires, classifiés suivant les cinq éléments et qui n’ont aucun lien avec les enfants d’Amaterasu sont là pour aider, et guider les humains. Parmi eux, ceux qui sont les plus sensibles aux Kamis élémentaires font partie intégrante de l’ordre religieux de l’Empire. Dans la caste des samurais, on trouve les Shugenjas, considérés comme prioritaires dans leurs prières, car les Kamis seraient plus sensibles à leurs appels. Bien que faisant appel à des entités supérieures, la pratique du Shugenja ne peut être affiliée à de la magie, mais vraiment à une pratique religieuse.
Les autres pratiquants recensés sont les moines qui recrutent dans toutes les castes de Rokugan en suivant surtout la voie de Shinsei, le Tao ou parfois le ShinTao, et prônent l’illumination à travers la méditation. L’histoire de Rokugan est parsemée de Schisme qui témoignent de la diversité des interprétations du Shintao.
Enfin reste la Maho, la sorcellerie fondée sur l’usage du sang d’êtres intelligents, offrant par cette occasion l’assistance du Dieu Sombre, Fu-Leng. La pratique de la Maho souille son utilisateur au même titre que s’il avait parcouru trop longtemps l’Outremonde. Les praticiens de cette sorcellerie furent nommés les Maho Tsukai et furent pourchassés dans tout l’Empire dès les débuts de la civilisation. Plus tard des factions seront spécialement formées pour les chasser.

Les Premiers Clans Mineurs
Bien que non fondés par des Kamis, de nouveaux Clans firent leur apparition. On en compte trois en moins de cinquante ans, tous créés à peine quelques décennies après la chute des Kamis sur Terre. Deux anciens clans mineurs furent particulièrement célèbres au sein de l’Empire d’Emeraude.
Dans les années quatre vingt, une branche de la famille Ki-Rin décida de fonder son propre Clan. La famille venait du Clan de la Ki-Rin, mais ses membres décidèrent de ne pas quitter l’Empire d’Emeraude. Après plusieurs rebondissements politiques, le Clan du Renard fut finalement fondé et la famille reçut l’autorisation de porter un nom propre au clan. Ils s’établirent à Mori Kitsune (La forêt du Renard), et la famille prit le nom de Kitsune, portant les couleurs du Clan du Renard. A ce moment, le clan de la Ki-Rin quitta l’Empire.
Peu d’années auparavant, Osano-Wo, du Clan du Crabe, connu sur ses terres pour avoir décimé seul un peuple entier en provenance de l’Outremonde, chercha une épouse. Après son exploit, la tête du Clan lui revint de droit, et il fut inconcevable à cette époque de régner sans perspective de descendance. Mais le Clan du Crabe était alors fort pauvre et trouver une épouse lui fut des plus difficiles. Il parvint, à l’aide de son courage, à épouser une Dame du Clan du Lion. Il eut deux enfants, dont un illégitime nés à la même époque. L’un des enfants était illégitime, mais Osano-wo le reconnut néanmoins. Nul ne sut lequel allait recevoir l’héritage paternel puisqu’on ne sut lequel naquit en premier. Osano-wo les éduqua de la même manière.
Les enfants arrivés à leur majorité, Osano-Wo les fit concourir. Son fils légitime, Kaimetsu-Wo, sachant qu’il ne serait choisit s’enfuit avec sa mère. Non pas qu’il fut le moins valeureux des deux, bien au contraire : son père lui avait à maintes reprises reproché de n’avoir jamais connu la défaite en combat. Ils se rendirent sur les Terres du Clan de la Grue pour embarquer vers un archipel au large. Ensembles, ils en chassèrent toutes les créatures et y fondirent le Clan de la Mante aux environs de l’an quatre vingt.
Ce clan fut rendu célèbre par son dévouement envers le Clan du Crabe. Osano-Wo mourut de la main d’un traitre qui se réfugia sur les terres du clan du Phénix. Le frère ainé de Kaimetsu-Wo lui demanda de le venger arguant que vivant au bord de l’Outremonde, il ne pouvait quitter son poste. Le cadet obtempéra et il partit avec ses hommes attaquer de nuit la cité où le meurtrier s’était caché. Le clan du Phénix comptait les premiers prêtres samurais de Rokugan, les Shugenjas, décida de défendre la personne qui était venue se réfugier. Ils tirèrent à l’arc et lancèrent des sorts au hasard, n’y voyant rien dans la pénmbre aux abords de leur cité. La plupart des bushis de Kaimetsu-Wo périrent en silence pour ne pas révéler leur position. Kaimetsu-Wo parvint néanmoins à son but et rapporta la tête de l’assassin à son frère.
Le dernier Clan fut celui du Blaireau, fondé dans l’unique but de conserver le maintien de l’autorité d’une passe au Nord de l’Empire. Cette passe est le seul passage qui permette de franchir les montagnes du Nord et du Nord Ouest, si hautes que l’on dit que les dieux y résidaient.

Rogukan, son code, sa devise
Dans l’année cent soixante douze, le Ritsuryo est achevé. Il forme une sorte de constitution employée pour Rokugan. Ce texte permit de différencier les droits et les devoirs des humains suivant leur caste, d’instituer un code de l’honneur, et enfin de créer un système pénal.
Au plus bas de l’échelle Rokugani se trouvent les hinins. Les hinins sont les personnes qui n’apportent aucune richesse à l’Empire. Ils sont composés des etas, considérés comme désincarnés, ce sont des « non-hommes ». Eux seuls peuvent toucher un mort. Si quelqu’un d’autre le fait, il est alors déshonoré. La plupart des geishas appartiennent également à cette caste, mais elles sont malgré cela considérées comme étant des artistes respectées, plus souvent même comme des œuvres d’art vivantes. Au-dessus, nous trouvons les heimins. Ils produisent la richesse de l’Empire et sont protégés par les seigneurs des classes supérieurs. Le clergé de l’Empire refuse généralement d’être considéré à une classe sociale supérieure à celle-ci, même s’ils n’appartiennent pas à proprement parler à la caste heimin. C’est parmi les heimins que l’on trouve les marchands, les paysans, et les artisans de l’Empire. Ensuite viennent les samurais, la noblesse de l’Empire. Ils sont dirigés par un Daimyo. Qui sont eux-mêmes hiérarchisés : un daimyo de ville rend des comptes à un gouverneur régional, qui est au service du Daimyo de famille. Les plus grands Daimyos représentent chacun des clans majeurs de Rokugan (Le daimyo d’une famille prédomine sur les autres, même s’il n’y a pas réellement de hiérarchie entre les familles). Enfin, il y a l’Empereur lui-même, descendant direct d’Hantei qui est placé à égal niveau que les Oracles, mais sur une organisation différente. L’Empereur n’a de supérieur que les Kamis en personne, les Dragons pour les Oracles.
Le Ritsuryo donnait au samurai droit de vie ou de mort à quiconque de caste inférieure, ce sont les lois du Danzai. Le Ritsuryo interdisait même à ceux-ci de porter une arme, lois du Seisatsu-Yodatsu. Les paysans étaient alors en proie des voleurs qui pillaient et tuaient sans que les samurais ne s’en préoccupent, jusqu’à ce qu’un homme, Togashi Kaze, apprenne aux paysans un art de combat à mains nues, particulièrement efficace. Enseignement qu’il refusa jusqu’à sa mort de révéler à un samurai.
On fut forcé d’adapter la société afin de pouvoir appliquer le Ritsuryo, en particulier son coté pénal. Le champion de l’Empereur, Doji Hatsuo, mit en place l’organisation des Magistrats d’Emeraude, samurais intègres devant faire respecter la loi. Ce n’est que bien plus tard que des Magistrats de Clan furent créés.
Malgré cela Togashi Kaze refusa toujours de dévoiler sa technique, lorsque Hantei Genji le lui demanda six ans plus tard. Il le menaça de le faire tuer par son nouveau champion, Doji Kuzume, mais celui-ci préféra se faire seppuku, suicide honorant, que de tuer un homme désarmé, Togashi Kaze ayant précisé que face à la menace il ne se défendrait pas. Le successeur de Kuzume, n’hésita pas à tuer le samurai.
Yasuki Tanaka du clan de la Grue, quarante ans plus tard, créa le Koku tel que nous le connaissons actuellement. Ce fut une monnaie du Clan, sous forme d’une pièce de cuivre sur laquelle sont imprimées les icônes de Kamis d’un coté. Hantei fit de cette monnaie jusqu’alors exclusivement Grue la monnaie officielle de Rokugan. Pour donner un exemple du cours de la monnaie, un Koku vaut approximativement une ration d’un samurai en riz pendant une année.

bLe Bushido
Le code du Ritsuryo permit de définir clairement le Bushido, ou voie du Bushi, employé par les samurais. Le Bushido, plus qu’une législation, est un mode de vie qui permet au samurai d’agir selon les préceptes d’honneur. Ainsi, ses actions doivent toujours suivre ce code, si le samurai veut vivre dans l’honneur. C’est à travers ce respect du Bushido que l’Empire a sélectionné ses Magistrats.
Le bushido est un regroupement de sept vertus qui accompagnent le samurai tout au long de sa vie. Le tout premier est le « Gi », ou la droiture. Elle consiste à toujours se comporter de façon honnête, sans se fourvoyer dans des actions peu glorieuses pour un quelconque profit personnel. Le second, « Yuu », est le courage. Un samurai ne recule pas devant le danger, quel qu’il soit. « Jin », la bienveillance, arrive ensuite. Le samurai doit protéger ceux qui ne peuvent le faire eux-même. La quatrième vertu, « Rei », l’étiquette ou encore la politesse, régit les règles du savoir-vivre du samurai. On la pratique notamment lors de cérémonies du thé, ou à la cour. La cinquième vertu, « Makoto », ou la sincérité, prévaut souvent aux preuves lors d’enquêtes. On estime qu’un samurai ne ment jamais. On juge les dires d’un samurai sur ce qu’il dit et la conviction qu’il a lorsqu’il s’exprime. « Meiyo », ou l’honneur, oblige le samurai à se remettre en question dans ses actions : il doit aussi souvent que possible agir de façon honorifique. Enfin, la dernière vertu, « Chuugi » ou loyauté, rappelle au samurai qu’il se met avant tout au service de l’Empire, puis pour son clan, ensuite pour sa famille, et enfin pour lui si cela n’entre pas en contradiction avec les autres vertus.
Un samurai qui finit déshonoré peut tenter de racheter son honneur en se faisant seppuku, ou désincarner. Le Seppuku est une cérémonie durant laquelle le samurai installé sur un tatami écrivait un Waka, ou ses dernières paroles, sur un papier de riz. Puis il s’ouvre l’abdomen en diagonale à l’aide d’un Tanto, en partant du bas à gauche. Cette action libère la conscience du samurai. Ensuite, il s’ouvre l’abdomen en bas à droite et remonte. Cette seconde entaille consistait en une preuve de courage ultime et est appelée Giri no Jumonji. Nombreuses sont les personnes qui n’arrivent pas à effectuer cette seconde entaille tant la douleur qu’elle provoque est atroce. Pour assister un homme déshonoré, un proche prend le rôle de Kaishakunin, ou officier de la mort, se tient derrière lui et doit lui trancher la tête en cas de complication, pour abréger les souffrances du malheureux.
Les femmes pratiquent le Jigai, version féminine du Seppuku. Le Jigai peut se pratiquer seule. La femme s’entrave les jambes afin de garder une posture décente dans la mort. Ensuite elle se tranche la gorge à l’aide du Tanto, entrainant une mort rapide.
Enfin, les heimins qui se donnent la mort pratiquent le Hara-kiri. Il s’agit d’une forme moins noble du seppuku. Les actions n’en sont pas moins les mêmes hormis le fait que le heimin se suicide isolé, et sans soutien.

Lion, Phénix… Grue et Crabe
Le quatrième siècle fut marqué par les batailles incessantes entre les Clans du Lion et du Phénix. La « Bataille de la Rivière des Trois Pierres » révolutionna le fonctionnement des armées par l’Empereur Hantei Gosai (le quatrième Empereur). Mille samurais du Clan du Lion attaquèrent un bastion peu défendu appartenant au Clan du Phénix. Néanmoins les quarante-cinq Shugenjas en place mirent en déroute l’armée et seuls cent Bushis restèrent en vie de la sanglante campagne. L’Empereur, impressionné par la prouesse de ces Shugenja, demanda alors à ce que les Clans comptent parmi eux des Shugenjas, en prévision de futures attaques de l’Outremonde.
Le Clan de la Grue, vivant sur les terres frontalières aux lieux d’hostilité resta neutre, à la grande déception des deux clans belliqueux. Isawa Asahina, un puissant Shugenja du Clan du Phénix, décida de mettre les terres du Clan de la Grue à feu et à sang afin de motiver la communauté Grue à entrer dans le conflit. Il rencontra Doji Kiriko, la fille du champion du clan qui lui demanda de ne plus tuer d’innocents et de concentrer ses sorts sur elle, fermement décidée à contenir la colère et la magie du Shujenga du Phénix. Elle écarta les bras en signe d’opposition et attendit la réaction d’Asahina. Elle encaissa mal la première attaque, mais garda sa posture. La seconde attaque la mit à genou, mais elle tint position. C’est au troisième sort que Kiriko tomba inconsciente. Le Shugenja, humilié et honteux de son acte irréfléchi, se rallia au Clan de la Grue en soignant puis en épousant Kiriko, alors défigurée par les sorts subis, et en fondant une famille majeure du clan, la seule famille Shugenja du Clan de la Grue, la famille Asahina, connue aujourd’hui dans tout l’Empire pour son pacifisme. Cette leçon mit fin à la guerre entre les clans du Lion et du Phénix et fut appelée « la Victoire par la Paix ».
A la fin du siècle, une grande guerre entre les clans du Crabe et de la Grue éclata. Elle eut pour raison la revendication d’une ile poissonneuse et propice pour le commerce. La guerre dura plus de quatre ans et plongea tout Rokugan dans un état de famine important. L’issu de la bataille resta jusqu’au bout incertain. Dans un premier temps, la trahison de la famille Yasuki de la Grue et son ralliement au Clan du Crabe donna un net avantage à celui-ci, jusqu’à ce que la famille Doji fasse usage de son influence à la cour impériale pour reprendre le dessus.
Au final, l’ile fut divisée et les deux clans purent se réconcilier, bien que leur entente ne fût qu’apparente. La guerre fut arrêtée par un édit impérial qui bannit les guerres ouvertes entre clans Majeurs. Seules les petites batailles étaient autorisées, avec accord de l’Empereur au préalable.
En effet, cette guerre eut lieu moins de trente ans après un dur combat contre l’Oni no Usu et ses hordes de l’Outremonde. D’éventuelles autres guerres pouvaient survenir à tout moment et le conflit entre les clans de la Grue et du Crabe affaiblissait terriblement la frontière avec les terres souillées.

Les Gaijins
Les Gaijins sont un peuple vivant dans les terres lointaines à l’Est, par delà la Grande Mer, dans un pays nommé Royaume d’Ivoire. Le premier contact fut établi en l’an quatre cents quarante. Hommes pâles et rustres, ils sont peu appréciés à Rokugan. Mais en dépit de leur grossièreté, les Gaijins furent acceptés à la cour en raison des richesses qu’ils apportaient de leurs contrées. De l’or et des épices affluèrent alors vers l’Empire d’Emeraude et l’Empereur dut à contrecœur tolérer leur présence au sein de l’Empire. Il donna néanmoins un délai de deux ans aux Gaijins pour prouver leur sens de l’honneur ainsi que du respect.
Après deux années de commerce profitable pour Rokugan et pour les Gaijins, l’Empereur Hantei Kusada déclara que ces étranges personnes n’avaient su se plier aux exigences impériales et se conformer aux règles de l’Etiquette. L’Empereur leur demanda de quitter définitivement Rokugan. Ce que les Gaijins refusèrent en s’attaquant à la cité impériale à l’aide de leur flotte impressionnante. Les Gaijins disposaient de bâtons d’acier rugissants, et d’une étrange magie. Le Clan de la Grue, principalement établi sur les côtes de Rokugan, et celui de la Mante, vivant sur un archipel Rokugani s’allièrent pour repousser les assaillants. Leur plus gros combat fut nommé la « Bataille des Mers Déchaînées ».
Les Gaijins établis sur le royaume, quant à eux, affrontèrent le Clan du Lion, dirigé par la famille Matsu qui perdit plus de deux milles samurais dans la « Bataille du Cerf Blanc ». L’Empereur perdit la vie durant cette bataille et le champion du Clan du Lion prit les décisions stratégiques. Les Gaijins furent repoussés jusqu’au rivage d’où ils tentèrent d’organiser leur rapatriement. Mais la flotte en soutien avait été décimée par les Clans de la Grue et de la Mante.
Le champion du Clan du Lion décida que les Gaijins devaient tous être tués sans pitié. Ainsi tous les Gaijins furent décimés et l’on n’eut plus aucun contact officiel avec l’Empire d’Ivoire. Les rares contacts sont contrôlés par la famille impériale. Il ne reste aujourd’hui de très peu d’information sur les Gaijins et l’on pense que les combats menés à l’époque furent pour la plupart enjolivés par les conteurs contemporains aux événements.
Aujourd’hui, l’on définit par Gaijin non plus ce peuple avec qui l’on perdit tout contact et peut-être même le souvenir, pour la plupart des samurais, mais l’ensemble des étrangers à l’Empire.
Un autre peuple, les Nezumis, fut découvert bien avant les Gaijins, aux environs de l’an cent. Ceux-ci ont l’apparence d’hommes-rats et vivent sur les terres souillées de l’Outremonde. N’appréciant pas les Onis qui ont pris leurs terres, les Nezumis s’entendirent rapidement avec le Clan du Crabe qui tenta d’apprendre leur langage. Bien qu’habitant au sein de l’Outremonde, ils ne présentent aucune trace de souillure. Selon les hypothèses avancées, ces terres furent les leurs avant que les hordes de Fu-Leng ne l’envahissent et c’est la raison pour laquelle ils sont immunisés contre la corruption qui s’en prend à leurs terres.

Nouveaux Clans Mineurs
Alors que Rokugan était déchiré par ses guerres internes, de nouveaux clans mineurs firent leur apparition. Le tout premier, le Clan du Serpent, fut créé avec accord de l’Empereur qui fut sauvé par son fondateur d’une tentative d’assassinat en employant la Maho.
Malheureusement son fondateur tomba gravement malade et lorsque son fils prit sa succession en tant que Daimyo du Clan soixante ans plus tard, celui-ci s’adonna à la Maho. Initié, dit-on par un esprit hantant leurs terres, il espérait ainsi échapper à la mort qu’il vit atroce chez son père, en se donnant la vie éternelle. Le Clan du Phénix eut vent de cette information et décida de répliquer sans attendre. Les armées du Phénix fondirent sur les terres du Serpent et décimèrent tous ses membres en seulement cinq jours. Ce fut un massacre sans précédent. On appela cette période les « Cinq Nuits de la Honte » en raison du fait qu’à cette époque l’Empire ignorait les motifs réels de ce massacre et dans tout Rokugan on s’indigna avec horreur du fait.
Le Clan du Mille-pattes fut fondé par Isawa Moji, qui, par sa sagesse et sa grâce convainquit l’Empereur. Mère de onze filles, elle put aisément faire perdurer le sang du clan à travers les générations. Le Clan du Mille-pattes est sous la protection du Clan du Phénix.
Le Clan du Moineau fut créé par une famille Grue qui s’était détournée du profit alors que le Clan avait fondé sa richesse sur le commerce. Doji Suzume qui vit dans le ShinTao, livre d’enseignement de la Tao, des préceptes qu’elle interpréta comme un renoncement au profit, n’eut aucun mal de convaincre l’Empereur de lui accorder la fondation de son propre Clan, dépendant du Clan de la Grue. Sa famille garde les mêmes principes et habitudes que le clan de la Grue mais refuse tout profit.
Après la fin des hostilités avec les Gaijins, les opposants aux choix du champion du Clan du Lion fondèrent le Clan de la Tortue. Certains membres de ce qui allait devenir ce clan aidèrent les Gaijin restés sur terre à fuir par delà la Grande Mer. Le clan de la Tortue est géré par l’Empereur en personne, s'étant proclamé Daimyo du Clan. Cette position leur conféra au cours des siècles une immunité totale à l'encontre des Clans qui ne peuvent s'opposer à l'autorité impériale.
De retour après plus de soixante ans de mission autour de l’Outremonde, une faction du Clan du Crabe revint sur ses terres. Payant l’impôt accumulé pendant des décennies, la faction eut l’autorisation de fonder sa propre lignée qui devint le Clan du Sanglier. Après soixante ans d’existence, le Clan du Sanglier disparut. Envoyée réclamer des taxes impayées, l’armée impériale ne vit au sein des Terres du Clan que des cadavres dont les viscères pendaient aux portes des maisonnées. Nul ne sut qui avait accompli de telles atrocités. Dès lors ces terres furent considérées comme hantées et nul samurai du Clan du Crabe n’osa y remettre les pieds.

Un siècle de légendes
Le cinquième siècle de l’histoire de Rokugan est principalement marqué par des légendes aussi diverses que variées. Outre la nébuleuse histoire du Gozoku, un groupuscule qui aurait manipulé l’Empire dans l’ombre pendant près de soixante ans et qui aurait été à l’origine de fortunes diverses mais également des tous premiers Ronins, des samurais sans clan, d’autres histoires nous parviennent de ces temps éculés.
La première relate la fin d’un traitre du Scorpion lors de la seconde moitié du siècle. Le champion du clan, Bayushi Junsen, avait en sa possession trois des douze parchemins à l’origine de la défaite de Fu-Leng. Homme de peu de confiance, il ne donna ses parchemins qu’à son fils Tesaguri. Celui-ci trompa néanmoins son père en falsifiant les reliques et en vendant les originaux au Clan du Phénix. La trahison révélée par un heureux concours de circonstances, Tesaguri fut pendu à l’arbre du bosquet des traites. Cet événement donna lieu à de nombreuses légendes locales où l’on fait mention du traitre qui survécut cinquante années durant au châtiment.
Une autre légende contemporaine à cette histoire provient des Terres du Dragon où deux frères jumeaux s’affrontèrent. L’un d’eux épousa une ravissante femme et fut gagné par la jalousie. Par crainte de perdre sa bien-aimée, il provoqua son frère en duel à mort. Le frère accepta et se laissa vaincre, dit-on également, par amour pour son frère, bien qu’il lui fût incontestablement meilleur samurai. Cette fin tragique et héroïque est encore aujourd’hui célébrée le troisième jour du mois du rat.
La fin tragique de Matsu Hitomi est l’un des plus célèbres contes de l’histoire de Rokugan. On dit d’elle qu’elle trahit et tua son supérieur par amour pour son amant habitant dans une ville devant être assiégée par son armée. Dans sa fuite elle rencontra des Mijunas, des monstres qui la torturèrent, elle et des soldats qui lui furent fidèles. Elle mourut dans Toshi no Omoidoso (la cité du souvenir) et ce qu’elle y fit et dit demeura à jamais un secret tenu par ses citadins. Leur mutisme face aux interrogations des samurais Lion les fit entrer dans la légende.
La dernière légende relate la fin tragique de la lignée principale de la famille Hantei. Pour la première fois de son histoire, une impératrice de lignée directe du Kami Hantei, se marie avec une personne qui n’est pas issue de la famille Doji. Leur unique enfant mourut sans avoir de descendance. L’impératrice se donnera alors la mort, et leur successeur, un lointain cousin de l’Empereur, Hantei X, décida qu’on ne nommera désormais les Empereurs uniquement que par leur titre. La légende, quant à elle, montre par cette histoire la volonté des Kamis et de la déesse Amaterasu de voir la tradition se perpétrer. Interprétation bien évidement particulièrement reléguée par la famille Doji.

La Guerre du Sang
L’une des personnes les plus connues et les plus craintes de Rokugan encore à ce jour est le sorcier Iuchiban. Son nom, qui signifie « adepte du sang », en lui-même inspire la peur. On ne sait que très peu de choses sur ses origines. On lui donne trois histoires différentes. Il fut soit un jardinier de la Cité Impériale, soudainement possédé par le mal, soit un grand maître du Vide corrompu, soit un descendant de la famille Ki-Rin revenu sur Rokugan en possession d’une magie inconnue de l’Empire.
Près de l’an cinq cent dix, il forgea quatre épées avec le soutien d’un puissant Shugenja renégat du Clan de la Grue, Asahina Yajiden. Il nomma ses épées Ambition, Jugement, Passion, et Vengeance. Ces quatre « Epées du Sang » furent maudites afin de provoquer à son possesseur un sentiment parodique de quatre des vertus principales du Bushido.
Les quatre épées remplirent leur rôle. Lors de la « Bataille de la Neige Rouge » la détentrice de Vengeance, la Daimyo du Clan du Lion, Akodo Meikuko, se donna la mort à l’aide de l’épée maudite après avoir mené ses soldats à une mort certaine pour venger un affront imaginaire qu’elle eut d’un moine protégé par le Clan du Dragon.
Le Daimyo du Clan du Crabe, Hida Tenburo se donna la mort après avoir tué ses deux enfants à l’aide de Jugement, on ne sut pour quelle raison. Le nom de son épée permit aux Magistrats d’Emeraude de l’époque et aux historiens d’avancer de nombreuses hypothèses.
Enfin Doji Tanaka, Daimyo du Clan de la Grue, avoua son amour pour une Geisha de onze ans et par honte de cet amour contre nature, se jeta des remparts de Kyuden Doji, Passion à la main.
Bayushi Rikoji, Daimyo du Clan du Scorpion, à qui l’on offrit Ambition, échappa, on ne sait comment, à sa chute. Ce fut d’ailleurs cet échec qui permit de remonter à la source des étranges événements impliquant la mort de trois des six Daimyos de clan et de découvrir l’implication de Iuchiban dans la confection des épées de sang.
Des suites de l’enquête menée autour de ces trois suicides, les plans d’Iuchiban furent découverts et la Guerre du Sang démarra avec la « Bataille des Tombes Volées ». A l’aide de la Maho, il fit revivre des héros morts et monta ainsi son armée avec laquelle il s’attaqua à Rokugan. Ensembles, les armées des Clans du Lion et de la Grue parvinrent à capturer Iuchiban et Yajiden. Yajiden fut vidé de son âme et de sa mémoire par la famille Asahina, et devint un paisible jardinier. Iuchiban fut exécuté.
On érigea trois tombes pour Iuchiban dont le lieu fut tenu secret. Kaiu Gineza, l’architecte, les érigea en y plaçant des pièges. Il s’enferma dans la tombe de Iuchiban afin de les activer un à un et se sacrifia ainsi. On constitua enfin un ordre de Tsukai-Sagasu, des chasseurs de pratitiens de la Maho, pour débusquer toute trace d’utilisation de la Maho au sein de l’Empire d’Emeraude.

Batailles de Clan
La guerre contre Iuchiban ranima la fougue guerrière des clans qui ne tardèrent pas à se quereller à nouveau. Cela commença par le Clan du Scorpion qui attaqua le Clan du Lion. Ce dernier pu résister à l’envahisseur et lui prit un château en guise de représailles. Ils rebaptisèrent la forteresse « la Leçon d’Humilité ». Dans les années qui suivirent, de nombreux notables du Clan du Lion qui prirent part à cette bataille disparurent dans des circonstances douteuses.
Le Clan du Crabe s’attaqua à la famille Daidoji de la Grue, qui parvint à repousser l’ennemi avec le soutien de la famille Kakita qui envoya non pas ses duellistes à la bataille, mais ses artisans qui s’affrontèrent sur le « Pont de la Rivière d’Or Blanc ».
Le Clan du Crabe et celui du Scorpion revendiquaient tous deux une terre qu’ils finirent par se départager aux dés. L’armée du clan du Lion arrivant sur le champ de bataille convainquit les deux partis de ne plus perdre d’hommes inutilement, sachant pertinemment que le vainqueur aurait à affronter l’armée de la famille Matsu. Ils jouèrent au score le plus élevé réalisé à l’aide de deux dés. La légende dit que le chef Crabe jeta les deux dés et obtint le score de douze. Lors du jet du Général Scorpion, un des dés se cassa et les morceaux s’arrêtèrent sur les faces internes du dé, faisant apparaître ainsi les faces opposées du dé. Le chef Scorpion atteint alors le score de treize et remporta le combat, puis s’en alla déjouer l’armée du Lion. Les terres ainsi conquises se nomment « les Plaines de la Bonne Fortune ».
Enfin une nouvelle guerre éclata entre les Clans du Lion, et de la Grue. Le Clan du Lion n’apprécie que modérément l’influence de la Grue à la cour, c’est pourquoi le clan du Lion se retourne régulièrement contre le clan de la Grue sur les champs de bataille. Ce combat allait octroyer la victoire au Clan du Lion lorsque Doji Hotei apparut.
Doji Hotei, était Daimyo du Clan lorsque après la mort de sa femme, il sombra dans la folie. Il quitta son poste au profit de son frère et erra à travers l’Empire d’Emeraude. Il aurait prétendu que sa femme, mourante, lui avait conféré une importante mission. On dit qu’il se lança dans des duels contre des arbres, ou même proférait des discours avec des mouettes pour seul auditoire sur une plage. Partout dans Rokugan, etp lus particulièrement au sein du clan qu’il a quitté pour mener sa « quête », on en vint à mépriser l’homme.
Toujours est-il que lorsque les troupes Grues furent sur le point d’abandonner le palais de la famille Kakita défendu contre le Clan du Lion, il arriva au loin et s’attaqua aux samurais Lions. Il tomba après avoir tué de nombreux adversaires et avoir proféré de nombreuses menaces qui donnaient raison aux rumeurs d’aliénation qui se répandaient à son sujet. Son acte héroïque mais suicidaire redonna courage et espoir aux samurais Grues qui remportèrent finalement le combat.
Une tombe fut érigée à la mémoire de Doji Hotei, et son Daisho, est planté là où le Daimyo déchu tomba sous les hordes ennemies.

Les Trente et Un Ronins
Cette légende est connue dans tout l’Empire d’Emeraude et rappelle aux samurais l’importance du Bushido. En l’an cinq cent soixante, un courtisan répondant au nom de Bayushi Kira avait, à l’aide de ses nombreuses relations, put jouir d’une position importante à la cour d’Hantei le treizième. Il fut chargé de veiller sur l’étiquette des personnes se présentant devant l’Empereur. Toute entorse à la règle était sévèrement punie et parfois le clan entier subissait le tort de son représentant malheureux.
L’ambition, associée au pouvoir, fit de Kira un homme corrompu qui finit par faire monnayer sa bienveillance. Nul ne pouvait l’accuser de son vice car sa parole prévalait sur celle de tout autre courtisan. Les Daimyos devant effectuer un rapport annuellement à l’Empereur, la fortune de Kira était assurée. Hiruma Asano, Daimyo mineur du Clan du Crabe, refusa néanmoins de payer le courtisan à sa visite annuelle. Kira utilisa alors toutes ses relations pour détruire la réputation d’Asano qui finit par se faire seppuku sans même demander l’accord de l’Empereur. Celui-ci, outré par cette désobéissance, fit déposséder les terres d’Hiruma à sa famille. Sa femme fut exilée dans un monastère, et les trente et un serviteurs d’Asano furent reniés. L’un d’eux, Oishi, fut à l’origine d’un scandale qui força Hantei à faire éloigner Kira de la cour afin d’éviter toute controverse.
Kira quant à lui, à présent loin de la cours impériale et des gardes, craignant une éventuelle vengeance paya des espions pour suivre ces nouveaux rônins. Mais tous avaient disparus. Oishi réapparut à Ryoko Owari (la cité des Mensonges) où il finit ivrogne, passant son temps à écumer les bars locaux. Un des rônins se mit au service de Doji Hotei, le suivant dans ses délires, un autre encore fonda une école de Kyujutsu, de tir à l’arc, pour heimin.
Un an, jour pour jour après le seppuku d’Asano, trente et un hommes masqués et vêtus du kimono de la famille Hiruma entrèrent dans la demeure de Kira à Ryoko Owari. L’un d’eux resta à l’entrée, tenant un écriteau disant qu’ils étaient les trente et un rônins d’Hiruma Asano venus venger leur maître. Le groupe d’assaut vainquit les gardes de Kira et Oishi, pour une fois sobre, tua le courtisan malhonnête dans un duel. Lorsque la garde impériale arriva, les ronins se rendirent pacifiquement.
L’empereur ne sut comment réagir. Il ne pouvait exécuter ces hommes ayant suivi jusqu’au bout le code du Bushido souvent délaissé à cette époque, mais aussi ils avaient tué un membre éminent de Rokugan. Dans un élan magnanime, il leur accorda le droit de se faire seppuku ainsi qu’aux gardes encore en vie de Bayushi Kira. Les cendres des trente et un ronins reposent auprès de celles de leur maître. Cette histoire fut adaptée de nombreuses fois lors de représentations théâtrales.

Malheurs sur le Clan
La seconde moitié du septième siècle fut chargée d’événements malheureux sur le Clan de la Grue. Bien qu’il fût souvent question de coïncidences, le clan préféra oublier cette sombre époque de son histoire.
Le premier d’entre eux, la « Bataille de l’Heure du Loup » vit perdre de nombreux samurais Doji. La famille Doji, abusée par la famille Bayushi, s’en prit à une armée du Clan du Lion afin de fragiliser leurs défenses, et permettre une victoire certaine au Clan du Scorpion. Mais les samurais Lions se défendirent et mille hommes tombèrent en une heure Rokugani. La bataille eut lieu près d’un lac qui devint rouge sang au fil du combat. Ceci n’empêcha pas le Clan du Lion de déjouer l’attaque du Clan du Scorpion. Par chance il n’y eut de représailles suite à cette coalition. On dit aujourd’hui que les abords du lac Aka Mizu-Umi sont hantés par les esprits de samurais morts lors de cette bataille. Il n’est jamais bon de s’y rendre, ou même d’évoquer ce lieu maudit. Encore plus craint, et à quelques lieues de ce lac, le champ de bataille où le Clan du Scorpion fut défait, est le théâtre d’étranges événements, on dit que la plupart des corps n’eurent de sépultures et continuent à errer sans vie et s’en prendraient aux voyageurs passant par là.
L’un des plus puissants Shugenjas de l’histoire, nommé par son titre de « Maître des Eléments » annonça en six cent soixante neuf sa venue prochaine au palais de la famille Kakita, le Shiro sano Kakita. De peur que l’homme soit mal reçu, la famille Kakita ordonna à l’ensemble du palais de se tenir près et de garder les portes ouvertes pour sa venue, laissant le fort dans une position de faiblesse. Fort heureusement pour le clan de la Grue, la famille Kakita était en paix. Lorsque le Shuhenja vint six ans plus tard, un vent violent ferma les portes du palais juste devant le Shugenja. Celui-ci maudit le palais en ces mots :
« Que chaque enfant qui naîtra dans les murs clos de Shiro sano Kakita ne dégaine jamais le sabre, ou les lames du Clan de la Grue se retourneront contre lui et le palais de la famille Kakita s’effondrera. »
Depuis lors, à la naissance de chaque membre de la famille Kakita, les portes de Shiro sano Kakita sont ouvertes, ou l’on s’assure que l’enfant ne prendra pas les armes.
Enfin, le Clan de la Grue excellait dans le domaine du commerce et bientôt la plupart de ses Daimyos mineurs devinrent riches. On baptisa une de leurs îles, « l’Ile des Richesses Infinies ». Le Daimyo local, Morehei Yuo, rattaché à la famille Doji, y fit élever une statue de bronze à l’effigie de Suitengu, une Fortune locale. On dit de la cité qu’elle prospéra tant que les rues y étaient pavées d’or. Mais à la fin du septième siècle un violent tremblement de terre fit sombrer l’île sous les flots. Aujourd’hui, seul demeure le buste de la statue qui apparait au-dessus des flots que l’on appelle désormais la statue du Roi des mers.

La Muraille Kaiu
Le début du huitième siècle fut marqué par des attaques plus importantes en provenance de l’Outremonde. Le Clan du Crabe subit difficilement ces attaques et se mit à plusieurs reprises en position critique.
La famille Hida fut retranchée sur ses propres terres. L’Oni no Kinjiro en profita pour charger à l’aide de ses hordes une tour de garde pauvrement défendue près de la Grande Mer. Le chef de la faction, Hida Bokaru, rapidement dépassé, lança une alerte qui disparut dans un nuage mystique empêchant les autres factions de voir le signal de détresse. La tour de garde fut prise d’assaut et Hida Bokaru vit sa dernière heure arriver, lorsqu’une troupe Grue vint à son secours, repoussant l’ennemi jusqu’à un pont et maintint sa position jusqu’à ce que la marée montante les emporte tous. Daidoji Masashigi, le chef de la milice sacrifiée lors de cette « Bataille du Pont des Marées », est encore aujourd’hui célébré car il représente le premier rapprochement entre les clans du Crabe et de la Grue.
Un nouvel assaut fut envoyé sur le château de la famille Hiruma. Le Clan du Crabe comprit avec horreur que les troupes de l’Oni no Kinjiro n’avaient été envoyées qu’à titre informatif sur le système de défense des terres du Crabe. Les nouvelles troupes menées par un Oni dont seul le surnom « Mangeur » était connu, prirent les terres des familles Hiruma et Kuni à une vitesse stupéfiante. On ne sait d’où vint le surnom du Mangeur hormis que cela ne pouvait pas, ou en tous cas avait fort peu de chances de, venir de l’Outremonde. On pensa alors que d’autres Royaumes eurent été conquis ou attaqués par les Onis. La bibliothèque ancestrale du Clan du Crabe fut brûlée et le fort de la famille Hiruma devint celui des hordes du Mangeur. Les familles du Clan du Crabe furent repoussées aux limites de leurs terres.
C’est alors que la seule solution qui vint au Clan du Crabe pour stopper leur adversaire fut d’ériger une immense muraille sur ses terres. Le projet fut rapidement mis en place. Kuni Osaku, Shugenja du Crabe mit en place une immense barrière aquatique qu’elle tint à sa seule force pendant soixante treize jours.
Ce temps fut mis à profit par tous les Clans qui firent acheminer en urgence tous les matériaux nécessaires à l’édifice. La famille Kaiu, composée des architectes du Clan, érigea l’obstacle qui portera son nom en plus du surnom de « Mur des Bâtisseurs ». Il ne restait plus qu’à en tirer profit pour repousser les hordes ennemies et conserver la position les nouvelles frontières dessinées par le mur.
Par chance, fortes de leur réussite, les troupes du Mangeur s’attaquèrent massivement contre le mur et la victoire fut totale pour le Clan du Crabe qui, par contre, ne put jamais reprendre ni l’intégralité de ses terres ni le fort perdu. Enfin, il fallut néanmoins cent ans avant que la famille Hiruma, pratiquement décimée, puisse refonder une école de samurais.

La Bataille des Sept jours
Année sept cent cinquante, soit près de deux cent cinquante ans après son inhumation, Iuchiban fit de nouveau entendre parler de lui. Dans un premier temps, des hordes de l’Outremonde vinrent non pas s’attaquer aux terres du Clan du Crabe qu’elles contournèrent, mais se dirigèrent vers les terres du Clan du Scorpion. Cachés par la neige que l’hiver avait apportée en début d’année, les morts-vivants ne rencontrèrent aucun obstacle avant d’entrer en contact avec Iuchiban qui venait de parvenir à s’extraire de son tombeau caché. Iuchiban disposa à nouveau d’une armée. Il décida tout naturellement de se venger du sort qui lui fut réservé par le passé, avec toujours pour objectif la prise du trône impérial.
Quand les familles du Clan du Scorpion s’aperçurent de la présence de troupes hostiles si proches de leur cité principale, Ryoko Owari, elles l’évacuèrent afin de protéger ses habitants et se préparèrent au combat tout en envoyant des émissaires vers les autres Clans pour quérir rapidement une assistance à la hauteur de la bataille qui se profilait à l’horizon.
Leur armée dut tenir cinq jours durant, pendant un long combat appelé « Bataille de la Rivière Endormie » avant que le soutien des autres Clans n’arrive enfin. Malheureusement, pendant qu’il fut retenu dans sa prison funéraire, Iuchiban avait apprit à transférer son esprit d’un corps à l’autre. Il parvint à monter un culte constitué des Adeptes du Sang pour renforcer ses armées. Ses disciples avaient appris à pratiquer la Maho et n’hésitèrent pas à se battre aux cotés de leur Maître.
C’est en tentant en vain de prendre possession du corps d’un Shugenja du Clan du Dragon, Togashi Yamatsu, que Iuchiban fit une erreur qui causa sa perte. Togashi Yamatsu comprit à quel point le sorcier était puissant. Il alerta alors son Clan pour apporter une aide plus appropriée aux Clans déjà en guerre. Les Shugenja du Dragon découvrirent alors une armée leur lançant des sorts de la Maho. Les Clans de la Grue et du Lion arrivèrent également et dès lors les samurais entamèrent la « Bataille des Sept Jours ».
Iuchiban fut une nouvelle fois vaincu et enfermé dans une autre tombe scellée par des Shugenja. Jusqu’à ce jour, on n’entendit plus jamais parler de Iuchiban, mais chacun des six Clans craint un possible retour du Sorcier.
Outre les six Clans venus se battre contre Iuchiban, de nombreux Ronins et Clans mineurs vinrent prêter assistance aux troupes en place. Un seul des Ronins survécut au combat. Le Clan du Renard proposa de le faire entrer parmi ses membres, mais le Bushi refusa. Il succomba cependant à ses blessures et la rivière où furent répandues ses cendres est particulièrement protégée par le Clan qui garde en cet homme un exemple pour tous les leurs.

Les nouveaux Clans Mineurs
Le Clan de la Libellule fut créé par le Dragon Mirumoto Asijin et une Shugenja du Clan du Phénix, promise à un représentant du Lion. Akodo XXX, le Lion, attaqua alors le Clan du Dragon et fut mit en déroute. Il défia alors Mirumoto en duel et le tua avant de se proclamer Daimyo du Clan de la Libellule. Tonbo Kyuuden, le fils du Daimyo déchu affronta quelques années plus tard son beau-père en duel et le tua de son bras vengeur. Ceci marqua le début d’hostilités entre le Clan du Lion et le Clan de la Libellule, protégé par celui du Dragon.
En effet, l’amoureux éconduit du Lion tenta dans un premier temps de s’attaquer au Clan de la Libellule, puis dut se raviser face aux armées des Clans du Dragon et du Phénix réunies, venues prêter main forte à leur samurai-ko, et donc au jeune Clan. Il jura alors de veiller sur le Clan mineur. Mais sous un prétexte fallacieux d’un manque de respect, reconnu par l’Empereur. Il mena un siège et obtint le droit de défier le mari de sa promise en duel. Il gagna et pu régner quelques temps sur le Clan de la Libellule jusqu’au duel demandé par le fils du Daimyo vaincu, où il périt. Le Clan du Lion jura alors que le Clan de la Libellule serait un jour détruit de leur main. Selon leur logique, la samurai-ko devait être l’épouse du Lion et donc les terres cédées deviennent la propriété du clan. La présence du clan de la Libellule représente donc à leurs yeux une insulte à l’autorité du clan du Lion.
Des suites de l’évacuation de Ryoko Owari, lors de l’attaque menée par Fu-Leng, un couple se forma entre deux Rônins. Usagi Fukiko voulait monter sa propre lignée, mais Reichin ne se montrait pas intéressé par les projets de sa moitié. Lors d’une bataille autour de la cité Scorpion, Fukiko tomba. Reichin prit alors sa bannière et les disciples de la Ronin le suivirent. Il décida de poursuivre le rêve de Fukiko en son honneur, pour sa mémoire.
Après la bataille, il eut l’autorisation de fonder son propre clan et des terres lui furent données. Ainsi naquit le Clan du Lièvre. Reichin épousa la fille qu’eut Fukiko d’un premier mariage, perpétrant la lignée du Daimyo avec le sang de la fondatrice réelle du Clan.
L’histoire fut dès lors chargée d’hostilités entre les Clans du Renard et du Lièvre et finalement le Clan du Lièvre sera dissolu près de quatre cent ans après sa création pour une sombre affaire d’utilisation de la Maho.
Le Clan du Faucon fut créé près de cent ans après la création de celui du Lièvre. Il eut pour premier Daimyo le fils d’un lancier heimin. Le lancier avait permis de déjouer l’assassinat d’un conseiller de l’Empereur. Le meurtrier était un autre heimin possédé par un esprit démoniaque. On ne put jamais remonter à l’éventuel sorcier à l’origine de la possession. Cela dit, le lancier perdit la vie en sauvant celle du conseiller. Ce fut donc son fils qui hérita du titre et des terres méritées par son paternel.

Un Retour mouvementé
Un soir de l’an huit cent quinze, les guerriers Crabes sur la muraille Kaiu virent une énorme armée se déplacer dans l’Outremonde et qui fondait sur eux à une allure vertigineuse. Le Clan n’eut pas le temps de se préparer que les troupes inconnues prirent la direction de la montagne et contournèrent le mur dans la nuit même.
La horde inconnue vint établir un campement de fortune aux frontières du territoire Scorpion. Très vite les Clans du Crabe et du Scorpion s’organisèrent pour repousser l’envahisseur. C’est là qu’ils virent qu’ils avaient affaire à des humains, parfaitement conscients de leurs actes. Bien que cela n’arrêta point la menace, on eut un soulagement général au sein de l’armée commune car les samurais comprirent dès lors qu’il ne s’agissait pas d’une attaque d’Onis de l’Outremonde, ou d’un éventuel retour de Iuchiban. Le Clan du Lion, dont les terres sont en bordure du campement incongru, ne tarda pas à prêter main forte aux armées alliées et la bataille dura sept jours sans pour autant qu’on réussisse à bloquer cette armée inconnue. On donna à cette bataille, en mémoire de la crainte qu’inspirèrent ces hommes, la « Deuxième Bataille des Sept Jours ».
Ce n’est qu’avec l’intervention du Clan Grue à la cour impériale, que la guerre cessa. Les troupes inconnues n’étaient autres que les descendants du Clan de la Ki-Rin partis explorer le monde plus de sept cent ans plus tôt. Pendant leur voyage le clan changea de nom pour devenir le clan de la Licorne. Ce peuple put obtenir ses terres réclamées ce qui gêna fortement ceux qui perdirent de leurs territoires dans la restitution. Très vite le Clan de la Licorne montra les premiers signes de l’influence de la culture qu’ils avaient adoptée à l’extérieur de Rokugan. Leurs coutumes et leur vocabulaire les firent vite passer pour des rustres, mais ils restèrent d’excellents combattants et donc personne n’osa leur reprocher leur comportement. Ils furent briefés des événements de Rokugan, ils prétendirent que leur Kami, Shinjo, mourut aux abords de l’an quatre cents. Une fois établi, le Clan aida la famille Hiruma à refonder sa propre école.
Les Scorpions tentèrent à nouveau de s’en prendre à ce clan, mais ils furent déjoués lors de la « Bataille de la Plaine des Rives Blanches ». Les six autres clans s’accordèrent pour voir en le Clan Licorne de puissants guerriers.
Une famille du clan ne tarda pas à s’aventurer dans l’Outremonde afin de chasser les Onis dont la réputation leur sembla surfaite. La famille Moto disparut dans ces terres. Ceux qui revinrent moururent tous dans les cinq années qui suivirent leur retour. Leurs cheveux étaient devenus blancs comme la neige et leurs nuits étaient mouvementées par d’innombrables cauchemars. Les membres disparus hantent l’Outremonde, mené par leur Daimyo. Depuis, la famille Moto représente dans tout Rokugan un symbole de honte et de mépris.

La Bataille du Daisho Brisé
De nombreuses batailles parsèment l’histoire diplomatique entre les Clans du Lion et de la Grue. De toutes, la Bataille du Daisho Brisé est sans conteste l’une des plus célèbres dans tout Rokugan.
Matsu Tusun et Kakita Gosano se vouaient une haine l’un à l’autre. Ils firent le serment de tuer leur adversaire réciproque. Il y eut quelques batailles sommaires dans un premier temps, mais un combat majeur, le plus important, allait se dérouler lorsqu’un éclair fendit le ciel en deux. Une armée composée de vingt milles membres du Clan du Phénix apparut entre les deux armées opposées. A leur tête se trouvaient Shiba Toriiko, champion du Clan du Phénix, et Isawa Anoso, maître de l’eau. L’armée du Phénix s’était interposée entre les belligérants. Toriiko refusa de voir des samurais perdre la vie pour une histoire d’orgueil entre leurs généraux respectifs. Il expliqua cela dans un grand discours qu’il tint suffisamment haut pour que les deux généraux puissent l’entendre. De même, il prétendit que le vainqueur s’attirerait les foudres des disciples du vaincu et les deux clans entreraient dans une spirale d’hostilités qui n’aboutira que par leurs destructions respectives, chose que Toriiko ne pouvait admettre.
Matsu Tusun comprit dans le discours du Shugenja un ralliement des Phénix auprès de son ennemi, ces deux clans vivant souvent en parfaite entente. Il décida donc de charger, en bon Lion qu’il fut. Les troupes de la famille Matsu enfoncèrent les lignes Phénix qui ne dégainèrent point leur arme. Les samurais, de la famille Shiba, se faisaient tuer sans même se défendre. La plupart des commandants Lions, impressionnés par la détermination des Phénix se firent seppuku.
Du coté Grue, on avança pacifiquement à la rencontre des Phénix et Gosano s’entretint avec Toriiko. A la fin, Gosano, inquiet par la position menaçante que prit Toriiko en mettant sa main sur son katana, la tua dans ce qu’il prit pour un duel. Elle n’avait pas tenté de se défendre. Gosano comprit l’erreur qu’il avait faite en menant son combat. Il brisa ses armes qu’il fit remettre à Matsu Tusun, signe de défaite.
Gosano comprit le sens réel des paroles de Toriiko et érigea un temple où il tenta de perpétrer la philosophie de la Shugenja morte, reniant par ce fait son statu de samurai et sa famille.
Tusun, quant à lui, fit retirer ses troupes et passa le reste de sa vie à tenter de comprendre ce que Toriiko avait pu dire à son rival pour le faire renoncer au duel qui l’attendait. Se sentant vengé, il décida de laisser en paix le jeune moine.

Derniers Evénements
La fin du dixième siècle fut marquée par la « Nuit des Etoiles Filantes ». Le Clan du Lion s’attaqua une fois de plus au Clan de la Grue. L’assaillant assiégea rapidement Shiro no Yojin dont les habitants n’eurent le temps d’alerter les autres familles pour demander un renfort extérieur. Très vite la famine gagna la ville et les membres du Clan de la Grue, condamnés par le siège décidèrent de faire passer un message de mépris par leur mort. Tous se jetèrent des enceintes de la ville, un flambeau à la main, illuminant de ciel de leurs torches avant de tomber dans la rivière. Le fort est toujours tenu par le Clan du Lion, mais l’on dit que les membres Grues morts dans le suicide hantent encore le château, et plus particulièrement les derniers étages d’où, dit-on, ils se seraient jetés. Ces étages demeurent inhabités.
Une mésentente entre les Clans de la Licorne et du Crabe conduit la famille Iuchi à prendre les armes et se diriger vers les terres du Crabe. Leurs troupes passaient par un territoire tenu par des prêtres descendant d’Osano-Wo. Le clergé refusa qu’on mène une bataille sur ses terres et piégea les troupes de la Licorne. Ce fut l’une des rares fois qu’un groupe non militaire déjoua une armée de samurais, l’une des plus solides de réputation, qui plus est. La « Bataille de la Plaine du Tonnerre » reste un événement honteux de la famille Iuchi qui préfère parler d’une erreur de stratégie plutôt que de bataille perdue.
Une autre bataille fut engagée quelques années plus tard entre le Clan du Phénix et celui du Lion qui estima que les Shugenja n’avaient pas de réelle utilité au sein de l’Empire. L’événement le plus marquant de la bataille survint à sa veille. Un groupe de Shugenja était venu assassiner le général Lion pendant son sommeil. Le meurtre eut lieu, mais l’homme agonisant réveilla par ses cris de douleur sa fille de dix ans qui, à elle seule, tua tous les membres de la milice. Ce fut elle qui dirigea les troupes sur le champ de bataille. Matsu Tsuko dirige encore les armées du clan, d’une main de fer.
Enfin, il y eut la création du Clan de la Guêpe. Né de parents de clans différents, Tsurushi hérita de la force du Lion et de la ruse du Scorpion, mais également du château familial lorsque ses parents périrent. Le Daimyo du Clan du Lion, son oncle, se l’appropria et le jeune Tsurushi le tua de sang froid pour reprendre ce qui lui revenait de droit. Le clan du Lion dénonça le scandale à la cour impériale. Le champion d’Emeraude ne pouvait juger l’affaire sans s’attirer les foudres de l’un ou l’autre clan suivant sa décision. En acquittant Tsurushi, le Clan du Lion protesterait, mais en le condamnant pour le meurtre du Daimyo, le Clan Scorpion accuserait l’injustice d’un homme dépossédé de son patrimoine. Il décida donc de le laisser fonder son propre Clan. Tsurushi jura alors que son Clan servirait le champion d’Emeraude.

Un Empire Menacé
En effet, à ce jour, Rokugan se sent menacé par de nombreuses guerres qui tendent à mettre l’Empire en déroute. Ces guerres viennent des clans eux-mêmes. Il est évident que les guerres incessantes menées entre eux les affaiblissent, permettant à plusieurs groupuscules éventuels de gagner en puissance. Ces dernières années, les Adeptes du Sang sont parvenus à kidnapper le fils de l’Empereur. Celui-ci a été sauvé par un heimin, qui a du sacrifier l’un de ses enfants pour secourir celui de l’Empereur. Qui sait ce qu’ils pourraient faire bientôt ?
De récentes recherches tendent à prouver qu’un autre peuple, les Nagas, auraient peuplé Rokugan bien avant l’arrivée des humains sur terre. On a découvert de nombreuses cités antiques dans la forêt de Shinomen.
La forêt de Shinomen est une forêt maudite dans laquelle il ne fait jamais bon de s’y rendre. Mais l’âme exploratrice du clan de la Licorne permit à l’un de ses membres, accompagné d’un historien Lion de découvrir ce peuple.
A ce jour, les recherchent n’ont que peu d’informations sur les Nagas. Ils sont mi-humains mi-serpents. Ils ont vécu pendant de nombreuses années et édifié d’importantes citadelles. Aujourd’hui, le peuple est dans un état d’hibernation qui a duré plus d’un millénaire, puisque aucun texte historique ne fait mention d’eux. On ne sait pas pourquoi ils sont dans cet état. Cela dit, il semble évident qu’à leur réveil, les Nagas n’apprécieront certainement pas voir le peuple de l’Empire d’Emeraude souiller ses terres. Ne connaissant rien d’eux, leur technique de combat, le peuple Rokugani, du moins les rares personnes qui connaissent l’existence des Nagas, craignent leur réveil.
L’Outremonde reste la menace principale qui s’en prend régulièrement au clan du Crabe. Le surnom du « Mangeur » tend à prouver que d’autres peuples auraient eu affaire aux hordes maléfiques. Qui peut dire si ceux-ci vivent encore ou s’ils ont été vaincus, grossissant les troupes de l’Outremonde ?
Les Gaijins n’ont plus vraiment été vus à Rokugan, peut-être que tous ont fui devant les troupes marines du Clan de la Mante établi sur la Grande Mer. Quoi qu’il en soit, un retour est envisageable et leurs bâtons magiques seront certainement plus efficaces qu’ils ne l’avaient été auparavant.
Dernière menace connue à ce jour, et pas des moindres : Iuchiban, a montré qu’il semblait être immortel. Et à son dernier retour, il s’était montré bien plus puissant qu’il ne l’avait été à sa première apparition. Rokugan saura-t-il résister à une nouvelle attaque du sorcier ?