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Traités Rokuganis

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Message par Kenny Jeu 19 Juin 2008, 17:13

COMMANDEMENT
par AKODO-LE-BORGNE


(Préfacé par Ikoma Kaoku)


PREFACE
Akodo le Borgne fut le fondateur du Clan du Lion et le champion de ses légions. Il fut aussi l’inventeur de ce qu’on appelle aujourd’hui la “ guerre civilisée ”. Bien que ces deux mots puissent paraître contradictoires pour certains, l’expression permet de différencier les conflits aléatoires et désordonnés entre troupes sauvages, tels qu’ils se pratiquaient jusqu’alors, des batailles organisées entre régiment, telles qu’elles se déroulent depuis. Akodo écrivit ce traité à la fin de sa vie, lorsqu’il décida de laisser une liste de souvenirs et de leçons à transmettre à ses héritiers. Toutefois, Akodo laissa la moitié des pages vierges, laissant ainsi entendre qu’il était conscient qu’au fur et à mesure que le temps passerait de nouvelles vérités stratégiques apparaîtraient. Sur la période de mille ans qui a suivi, d’autres daimyo ont apporté leur contribution à ce texte, noircissant les pages laissées blanches et faisant de ce livre un ouvrage moins autoritaire et plus axé sur les idées rassemblant les trois aspects les plus importants de la vie d’un membre du Clan du Lion : le bushido, la bataille et le commandement.
Comme certaines parties du document contiennent des secrets de bataille du Clan du Lion, et que d’autres sont considérées comme hérétiques, le manuscrit n’a pas conservé sa forme originale à travers les siècles. On en découvre parfois d’anciennes versions dans les bibliothèques des moines de Shinsei – versions qui, en certaines occasions, ont provoqué des tollés publics. Les textes entrant dans le “ canon ” s’accordent sur certaines valeurs fondamentales de commandement et d’honneur ; d’autres versions, qui détaillent certaines techniques de subterfuges et autres pièges retors, sont souvent dénoncées comme de viles manœuvres orchestrées par le Clan du Scorpion.


L’IMPORTANCE DE LA GUERRE
La guerre est inévitable, tel un brouillard printanier qui prend naissance au-dessus des mers, recouvre lentement le pays d’un nuage blanc et froid, puis finit par se dissiper avec le temps. Mais quand il a disparu, la terre n’est jamais tout à fait la même.
Le moment venu, votre daimyo vous appellera, vous et vos hommes. Vous le servirez et vous donnerez des ordres. Mais avant cela, vous devez vous préparer et apprendre. Comme un enfant qui doit apprendre à marcher avant de pouvoir courir, vous devez étudier la guerre avant de la faire.
Vous apprendrez que la victoire ne consiste pas à ôter la vie de ses ennemis, mais à sauver celles de votre camp. Vous apprendrez que le premier des deux adversaires à douter sera le premier à tomber. Vous apprendrez que le prix de la défaite est plus lourd que celui de l’honneur ou de la fierté. Apprendre à gagner ne suffit pas. Vous devez apprendre à ne pas perdre.
Il faut se méfier de ceux qui pensent que la guerre est égoïste et de ceux qui l’étudient dans le seul but d’accroître leur gloire et leur statut personnels. Ceux-là sont des fous qui mènent Rokugan à sa perte.
Je vous le dis, rien n’est plus important que l’étude de l’art de la guerre. Cette vérité doit prévaloir dans l’esprit d’un samurai à tout instant. La guerre est la plus haute des études, car elle permet de protéger toutes les autres.
Un chef qui n’aura pas pris la précaution de faire étudier l’art de la guerre à ses généraux s’expose à un grave danger car, le moment venu, ces derniers n’auront aucune certitude sur le champ de bataille et hésiteront lorsqu’ils devront prendre des décisions importantes. C’est la première cause d’erreur. Et quand l’armée d’un chef commet une erreur, son petit moment d’incertitude a déjà provoqué la mort de plusieurs milliers d’hommes.
Puis, quand son armée est finalement défaite et écrasée, l’armée de l’adversaire marche alors sur les corps de ceux qui pensaient que l’art de la guerre était égoïste. Leurs têtes sont coupées et l’ennemi les laisse pourrir dans la poussière.
C’est ainsi que tourne le monde, et ceux qui pensent autrement se voilent la face.


LE DEVOIR
Le devoir est l’âme du samurai, sa raison d’être. Négligez votre devoir et vous balafrez votre âme.
Le devoir est une gemme parfaite dotée de centaines de milliers de facettes. Chacune d’elles représente un art de vivre, un art de servir.
Il n’y a pas de juste milieu dans l’accomplissement de ce devoir : c’est tout ou rien. C’est noir ou blanc, il n’y a pas de gris. Vivez pour chacune des facettes, car si vous en négligez une, même une seule, votre gemme perdra toute sa valeur.
Voilà ce que signifie être samurai.


LE DESSEIN D’UN SAMURAI
Vous êtes un samurai. Entraînez-vous comme un samurai. Vivez comme un samurai. Dès le moment où vous vous levez, à l’aube, jusqu’à celui où vous vous couchez, au crépuscule, soyez toujours conscient, dans votre esprit comme dans votre cœur que vous allez mourir.
Si vous laissez vos pensées être tentées par l’ambition, le désir, l’avidité ou tout autre aspect, vulgaire ou noble, vous hésiterez au moment crucial, à sacrifier votre vie pour votre seigneur.
Un samurai vit.
Un samurai s’entraîne à combattre.
Un samurai combat pour vivre. Ce n’est que vivant qu’un samurai peut accomplir son devoir et protéger son seigneur.
Le concept le plus important à retenir est que, bien que vous combattiez pour vivre, vous devez être prêt à mourir.
Le devoir, avant tout autre chose, est l’âme du vrai samurai. Vivre pour accomplir son devoir est la raison pour laquelle un samurai renonce à l’ambition, refoule son désir et sacrifie sa morale personnelle.
C’est pour cela, avant tout, que vous êtes un samurai.


L’IGNORANCE ET LA STUPIDITE
On distingue deux types d’imbéciles : l’ignorant et le stupide.
L’ignorant met sa main dans le feu car il ignore qu’il va se brûler. Après s’être brûlé, il ne recommencera pas.
Le stupide, lui, continuera à mettre sa main dans le feu, car il n’aura pas appris.
Quand vous dirigez des hommes, ayez cette leçon à l’esprit. Apprenez-leur ce qu’ils doivent savoir. Un élève ne peut être blâmé pour son ignorance. Il ne fait qu’appliquer ce que son professeur lui enseigne.


LE BIEN ET LE MAL
Shinsei a dit : “ La nature ne reconnaît pas le bien et le mal. ”
Mais je peux vous affirmer que les hommes font la différence, et ignorer ce fait revient à ignorer le monde en l’imaginant plus beau qu’il ne l’est.


LA LOYAUTE
La loyauté ne s’apprend pas et ne s’hérite pas. Contrairement aux postes impériaux qui s’acquièrent par le droit du sang, la loyauté doit être gagnée. Souvenez-vous en chaque matin, comme vous vous souvenez de votre nom, car aussitôt que vous l’oubliez, vous travaillez pour l’ennemi.
Vos hommes se mettent à votre service de la même manière qu’un bébé découvre le monde dans les bras de sa mère. Ils n’ont alors aucune loyauté, aucune obéissance, aucun talent. La loyauté, contrairement aux autres aspects évoqués, réclame une attention constante. Telle une rose solitaire dans un jardin envahi de mauvaises herbes, elle se flétrira et mourra sans vos soins.
Bâtissez la loyauté de vos hommes. Faites-en une structure plus haute que les arbres les plus grands, si haute que vos ennemis n’en verront pas le sommet. Faites-en une structure plus solide que les murs les plus épais, pour qu’elle réside aux orages quelle que soit leur violence. Faites-en une structure plus proche de vous que votre propre battement de cœur, pour qu’elle ne se perde jamais.
Bâtissez-la pour toujours.


LE GENERAL
Menez vos hommes en faisant preuve de perception et d’intelligence.
Grâce à ces deux vertus, vous n’aurez nul besoin d’être un maître de la tactique ou de la stratégie.
Vous n’aurez pas non plus besoin d’être un spécialiste des ordres ou du règlement.
Grâce à la perception, vous trouverez ceux qui maîtrisent de telles choses, et les dirigerez pour qu’ils accomplissent au mieux leur tâche.
Grâce à l’intelligence, vous saurez ne pas vous mettre au travers de leur chemin.


LES CINQ MESURES
Une armée s’évalue selon les cinq mesures. Comme le dit le Petit Maître, le monde est constitué de cinq éléments. Il en va de même pour votre armée, qui se divise en cinq mesures.


LA MESURE DU VENT
Une armée commence par vous, le général. Si vous êtes juste et vertueux, vous saurez trouver le chemin à travers les ténèbres. Tout comme Dame soleil illumine un faucon en plein vol, s’élevant sans provoquer d’ombre, vous saurez mener vos hommes rapidement, car vous ne regarderez jamais derrière vous.


LA MESURE DE LA TERRE
En connaissant le terrain sur lequel vous combattez, vous prendrez l’avantage. Une armée en terrain étranger, inconsciente du danger et ne pouvant tirer parti de ces atouts est vulnérable et facile à attaquer.


LA MESURE DU FEU
Vous devez diriger votre armée au nom de l’Empereur. Quand vous le faites, vous enflammez votre âme car elle sait que vos actions sont justes. Lorsque vous ne le faites pas, vous étouffez le feu et videz le carburant qui alimente la flamme. Votre chien ne vous fera pas plus confiance si vous lui volez sa nourriture que votre armée si vous lui volez son feu.


LA MESURE DE L’EAU
Vos actions doivent couler comme un ruisseau, passives et informes, puis frapper soudainement comme une vague, puissante et ravageuse. La rigidité entraîne la stagnation et, sur le champ de bataille, la stagnation signifie la mort.
Gardez vos armées aussi fluides que possible, prêtes à s’adapter ; comprendre le chaos est la clé de la victoire.


LA MESURE DU VIDE
Enfin, il y a les cieux. Comprendre de passage des étoiles est l’ultime entendement. Il n’est nul besoin d’expliquer la mesure du vide, il suffit de percevoir sa vertu lorsqu’il se manifeste. Le néant détient le tout.


LA VOIE DE LA TROMPERIE
Envoyer votre armée à la bataille sans connaissance préalable des forces et des faiblesses de votre adversaire ne vous apportera aucune gloire et vous marquera du sceau du couard. Votre préoccupation principale est la sécurité de l’empereur et celle de votre clan. Se bander les yeux est synonyme de mort rapide.
Au contraire, lorsque vous faites face à l’ennemi, laissez-le voir ce que vous souhaitez qu’il voie. Montrez-lui votre bras droit, frappez-le du gauche. Cachez tout ce qu’il ne doit pas voir, car la brûlure de votre gifle l’accoutumera à la douleur de la lame que vous allez soudainement lui planter dans le flanc.
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Message par Kenny Jeu 19 Juin 2008, 17:14

ATTIREZ-LE PAR DES MENSONGES
Quand l’ennemi est retranché en un lieu sûr, attirez le hors de son nid. Attaquez ce qui lui est cher pour le faire quitter son abri. Faites-le sortir de son sanctuaire, au moment que vous jugerez le plus opportun.


FRAPPEZ VITE ET FORT
Lorsque votre ennemi est plus puissant que vous, frappez vite et fort, puis battez en retraite. Soyez fluide comme l’eau, déplacez-vous sans endosser de forme, de structure ou de substance. Les commandants dénués de courage ou de confiance ne sauront pas comment riposter. Ceux qui auront compris ce que vous faites sauront que leurs forces ont été transformées en faiblesses. Ils sauront qu’ils ont affaire à un général sagace, et ceux qui connaissent les voies de la terre et du ciel reculeront et rentreront chez eux.


LE MARTEAU ET L’ENCLUME
Quand un homme a du temps pour réfléchir, il peut élaborer un plan. Quand il n’a pas de temps pour réfléchir mais doit pourtant réagir sur le champ, il ne peut que commettre des erreurs.
Servez-vous de la cavalerie et de fantassins rapides pour le harceler. Ne lui laissez aucun répit. Faites tourner les effectifs de vos légions pour que certaines se reposent tandis que les autres marchent.
Soyez le marteau et faites de votre adversaire une enclume.


BRISEZ LE CŒUR
Telle une femme qui se sent brisée par une déconvenue amoureuse, faites peser des émotions lourdes sur votre ennemi. Brisez-lui le cœur. Faites-le douter du bien-fondé de son combat, et vous aurez déjà gagné. Ôtez-lui l’idéal pour lequel il se bat, et il se rendra.
Tuez cet idéal et il sera habité par la haine… et commettra des erreurs.


LA CHANCE
Lorsque vos chances de succès sont minimes, ne comptez pas sur une possibilité, mais sur mille.
Si les chances de victoires sont manifestement contre vous, faites en sorte de vous donner le maximum d’opportunité pour l’emporter. Si vous fondez tous vos espoirs sur un seul coup, une unique erreur risque de détruire toutes vos chances. Croyez de toute votre âme et de tout votre cœur aux chances de succès de chacun des plans annexes, et préparez-vous à ce qu’ils échouent. Vous serez alors victorieux.


L’AMBITION ET LA VERTU
Un homme de vertu ne se soucie jamais de son rang ; seule la vertu compte à ses yeux. Bien des hommes haut placés n’ont cherché qu’à obtenir plus, à se rapprocher non pas du ciel mais du trône. La seconde voie est contrefaite ; la première est seule digne d’être suivie.


NOURRISSEZ LES FORTS
Lorsque votre ennemi est plus fort que vous, nourrissez-le. On sait que dans la nature, ce qui est trop fort finit toujours par se rompre. Dès que votre adversaire donne des signes de vacillement, vous pourrez l’attaquer à loisir.


FORMATIONS FIXES
Ceux qui choisissent d’organiser leur armée en formations fixes se feront écraser par un général compétent. Les formations fixes ne permettent pas à votre armée de s’adapter et de changer, deux clés essentielles pour la victoire.


CHATIEZ VOS HOMMES
Ne châtiez jamais un soldat devant ses compagnons d’armes.
Favorisez l’entraide et la solidarité.
Quand les hommes commencent à dire du mal de vous, c’est que vous avez déjà semé les graines du doute qui ne feront germer que les plants de la défaite.


LES ERREURS DE VOTRE ENNEMI
Citez en exemple les erreurs de votre ennemi, mais ne prenez jamais en exemple les erreurs de vos officiers. Un homme ne connaît que trop bien ses propres erreurs.
Montrer les erreurs des autres donnera confiance à vos hommes. Leur montrer leurs propres erreurs les fera douter.


L’ENNEMI
Voilà comment vaincre l’ennemi.
Quand il est fort, évitez-le. Combattez-le quand il n’est pas prêt et quand il est désorganisé, pas lorsqu’il est prêt. Manœuvrez autour de votre ennemi et rapidement, il commettra une erreur. Quand il dispose de l’avantage du terrain, forcez-le à attaquer. Restez suffisamment loin de lui pour qu’il vienne à vous. Provoquez-le, faites appel à sa colère. S’il est vertueux, provoquez des dissensions chez ses hommes. S’ils se mettent à douter de sa vertu, ils ne risqueront plus leur vie pour lui.


RAPIDE COMME LE VENT
Une guerre prolongée ne profite à personne, et encore moins à l’Empereur. Si nous nous engageons dans une guerre qui s’étale sur des semaines ou des mois, d’autres ennemis pourront profiter de nos moindres faiblesses en nous écrasant sans nous laisser une chance de récupérer. Nous devons être rapides comme le vent lorsque nous frappons. En ne laissant pas à notre ennemi le temps de réfléchir, nous le forçons à commettre des erreurs, ce qui nous permettra de l’écraser plus facilement.
Une guerre prolongée épuise nos ressources, affame nos paysans et pèse sur l’âme de tous ceux qui nous servent. Un général qui s’engage dans une guerre prolongée le fait par vice, non par vertu.


LES VIVRES DE MON ENNEMI
N’emportez jamais plus de vivres que nécessaire. Quand nous vaincrons l’armée adverse, nous nourrirons nos hommes avec les rations de nos ennemis. En agissant ainsi, nous accomplissons plusieurs choses.
D’abord, nos hommes auront moins de poids à transporter sur leur dos.
Ensuite, plus nous prenons de vivres à nos ennemis, moins nous pourrons nourrir leurs propres soldats, semant le mécontentement dans leur armée.
Enfin, en récompensant nos hommes par le pillage des réserves de l’ennemi, nous leur montrons qu’ils sont malins et que l’ennemi est stupide.


LA VICTOIRE SANS CONFLIT
S’il est vrai qu’il vaut mieux conserver une chose dans son entier plutôt que de la morceler, l’adage s’applique aussi à l’ennemi. Il vaut mieux épargner un ennemi plutôt que de l’annihiler, car en faisant preuve de pitié, vous améliorez l’opinion qu’il a de vous.
Ainsi, vaincre un ennemi sans le détruire constitue la plus noble des victoires. En obtenant une victoire sans conflit, vous épargnez des vies dans les deux camps, vous soulagez les paysans qui supportent le coût de la campagne militaire et vous honorez le nom de votre seigneur en révélant à tous la sagesse dont il a fait preuve en confiant son armée à un général aussi sagace que vous.
Si vous ne pouvez pas vaincre votre ennemi par des moyens non violents, faites-le grâce à des alliances. Si l’ennemi dispose de moins d’effectifs et s’il se retrouve encerclé par une armée d’alliés, il capitulera et nous aurons une nouvelle fois servi notre seigneur : nous aurons montré à nos alliés qu’en nous mettant tous ensemble au service de l’Empereur, nous avons œuvré à préserver la paix de l’Empire.


DEUX ARMEES
Si j’ai beaucoup plus d’effectifs que mon adversaire, je l’encercle.
Si j’ai deux fois plus d’effectifs, je divise mes forces pour l’attaquer sur les flancs.
Si j’ai des effectifs comparables à ceux de mon ennemi, je cherche ses faiblesses de manière à les exploiter.
Si mes effectifs sont inférieurs à ceux de mon adversaire, je manœuvre de manière à le frapper de toutes parts, telle l’abeille qui pique le samurai.
Ainsi, l’armée la plus importante force directement la moins importante à se rendre. L’armée deux fois plus importante inspire la peur dans le cœur de son ennemi, l’obligeant également à capituler. En exploitant ses faiblesses, je montre à mon adversaire les dangers qu’il encoure à m’affronter et je le force à se rendre. Enfin, l’armée la moins importante se transforme en une nuisance insaisissable, obligeant l’ennemi à se retirer dans une position plus favorable à une attaque directe de notre part.


CONSEIL FINAL
Nous sommes là pour servir l’Empereur. Une guerre prolongée gaspille les vies, le matériel et les richesses de l’Empire. Pour éviter ce gâchis, nous devons être prêts à servir l’Empereur en lui offrant nos vies et notre honneur. Si nous n’y parvenons pas, alors nous aurons été la cause d’une destruction, et non la source d’une victoire.


LES DIX COMMANDEMENTS
1. Emportez toujours un texte avec vous. Quand vous n’avez rien d’autre à faire, lisez. L’esprit doit être aussi affûté que le corps.
2. Quand votre seigneur vous appelle, courez vers lui, jetez-vous à ses pieds et prononcez son nom avec puissance et fierté. Proclamez votre loyauté à son égard en criant à vous irriter la gorge. Soyez convaincu de votre loyauté, car si vous ne l’êtes pas, votre seigneur n’en sera pas convaincu.
3. Ayez toujours votre sabre à proximité, propre, prêt à servir. Manquer de respect à votre sabre revient à manquer de respect à votre seigneur.
4. Ayez des serviteurs si vous en avez besoin, mais uniquement dans ce cas. Si des réparations doivent être effectuées dans votre maison, faites-les vous-même. Si des pièces doivent être nettoyées, nettoyez-les. La paresse est un véritable ennemi, et il est toujours préférable pour un samurai de comprendre quelque chose avant de demander à quelqu’un d’autre de l’accomplir à sa place.
5. Dame Soleil et Seigneur Lune nous ont créés avec une main gauche et une main droite. La main gauche tient la plume et la main droite tient le sabre. Souvenez-vous en.
6. Quand vous approchez un haut gradé, laissez vos bras pendre le long de votre corps et inclinez-vous le plus bas possible. Laisser ses mains loin de son sabre est une preuve de confiance. Baisser la tête l’est aussi. Par ces deux actions, vous lui faites comprendre : “ Vous pouvez prendre ma vie si vous le désirez. ”
7. Levez-vous le matin avant vos serviteurs, et effectuez la moitié de leurs tâches avant même qu’ils n’aient eu le temps de se laver. Les hommes suivent l’exemple de ceux qu’ils admirent.
8. Les assassins rôdent aux heures tardives, alors couchez-vous tôt. Puis, lorsqu’ils roderont aux environs de minuit, vous serez frais reposé et prêt à les recevoir.
9. Lavez-vous. Un homme sale éprouve des démangeaisons et il doit se gratter. Un homme qui se gratte est lent.
10. Soyez prêts à mourir.
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Message par Kenny Jeu 19 Juin 2008, 17:19

MENSONGES
par BAYUSHI TANGEN


À mon seigneur et maître, l’honorable Hantei Ningi.
Il y a un an de cela votre éminence me commanda un traité sur l’art de l’espionnage, de la duplicité et de la perfidie. Depuis ce jour, je me consacrai tout entier à sa rédaction et laissai mes pensées s’écouler librement par l’intermédiaire de mon pinceau. Mais durant cette année de travail, je découvris un autre traité dont la publication m’alarma car ces pages recelaient plus de perfidies, de duplicité et de mensonges que je n’aurais pu rassembler.
En tant qu’humble sujet de mon seigneur, il est de mon devoir de le protéger de ceux qui désireraient le tromper à l’aide de séduisants mensonges et d’odieuses perfidies. Et il est de mon devoir de vous dire que ceux-là sont nombreux, y compris parmi ceux qui vous conseillent.
Ce n’est que récemment que j’ai pu voir le document qui prétend indiquer à son lecteur ce que signifie être un dirigeant. Et je répète que ce n’est là qu’un fatras de mensonges, de demi-vérités et d’inventions sans fondements. Par l’ouvrage que je vous remets aujourd’hui, j’entends démasquer ces menteurs et les exposer à la lumière afin que tous puissent se rendre compte de ce qu’ils sont réellement.
Si certains sont offensés par ces pages, apprenez qu’elles n’ont d’autre but que d’éclairer l’Empereur et de lui ouvrir les yeux sur les erreurs d’autres traités, prétendument dictés par la “ sagesse ”. Il a aussi pour but de lui faire découvrir la véritable nature des menteurs et des traîtres, de façon à ce qu’il puisse discerner la duplicité et s’en protéger avant que ce fruit acide n’ait le temps de semer ses graines.
Blâmez-moi ; si vous le voulez, mais ne blâmez pas ces pages.



MENSONGE ET VERITE
L’honorable Akodo Horu, dans son récent traité nommé l’Art du Commandement, et que je ne saurais confondre avec celui d’Akodo-le-borgne portant le titre plus sobre de Commandement, parle avec éloquence de l’honnêteté. “ Aucun mal ne peut naître de la vérité ” dit-il et “ Chaque mensonge tue un homme dans le monde. ”
Si un mensonge devait sauver l’Empereur, et la vérité précipiter sa fin, je me permets de demander ce qu’il choisirait.
Un mensonge peut effectivement tuer quelqu’un dans le monde, mais si cela doit sauver l’Empereur ? Qui refuserait de donner sa vie pour sauver le fils du Ciel ?
Si le seigneur Akodo rechigne à le faire, je prendrais sa place avec plaisir.


SUR LA NATURE DU COMMANDMENT
Certains voudraient faire croire à mon seigneur qu’un homme doit être vertueux pour devenir un bon daimyo. La générosité apporte le contentement. Mais si un homme a tout ce qu’il désire sauf le trône, que peut-il bien désirer ? Il voudra ce que veulent tous les hommes : ce qu’il n’a pas.


DONNEZ AUX IMBECILES CE QU’ILS DESIRENT
Laissez l’homme ambitieux creuser sa propre tombe.
Laissez le général parader devant le peuple, puis regardez-le tomber, emporté par sa propre stupidité. Vous apparaîtrez comme un dirigeant bienfaisant, il deviendra un martyre et vous pourrez vous servir de sa mémoire pour attirer la sympathie du peuple.


CRUEL MAIS JUSTE
La peur est plus puissante que l’amour, et c’est elle qu’il faut susciter.
Un seigneur aimé peut faillir et, tout comme un amant, s’il déçoit son peuple, il ne recevra que de la haine.
En revanche, on ne s’oppose pas à un seigneur connu pour son abjecte cruauté. De plus, un seigneur cruel mais juste est toujours admiré.


LES PAYSANS
Ayez toujours plus confiance dans un paysan que dans un noble.
Le noble est ambitieux.
Le paysan veut uniquement manger à sa faim.
En d’autres termes, le noble a la trahison dans le sang alors que le paysan souhaite uniquement ne pas être trahi.


CE QUE VOUS DONNEZ ET NE DONNEZ PAS
Un homme se sentira votre obligé chaque fois que vous lui donnerez quelque chose.
Il se sentira aussi votre obligé chaque fois que vous lui prendrez quelque chose.
Car telle est la nature de l’homme.
Si un homme est votre obligé parce que vous ne lui avez pas donné quelque chose, n’est-ce pas parce qu’il considère que vous lui avez fait un présent ?
Et si c’est le cas, ne vous doit-il pas quelque chose en retour ?


FORCE ET TROMPERIE
Akodo vous dit : “ La force seule ne suffit pas. Elle doit être guidée par la stratégie. ”
Je vous dis : si vous êtes sage, la tromperie seule suffit.
Comme disait le noble Akodo : “ Il est normal et légitime de recourir à la tromperie sur le champ de bataille car elle permet de sauver les vies de ceux qui nous suivent. ”
Je dis ceci : si un homme m’a trompé, je le considérerai comme un misérable et un scélérat et je ne me sentirai nullement lié par les règles qu’il ignore. Je ne me placerai pas en position d’infériorité en m’attachant à des principes “ moraux ” tandis que mon adversaire jouit d’une liberté d’action totale.
Le monde est plein d’hommes malfaisants, mon seigneur.
Refuser un avantage parce qu’il n’est pas “ correct ” constitue non seulement un manque de respect à l’égard de ceux que vous protégez et que vous dirigez, mais aussi l’acte le plus égoïste auquel je puisse penser.


PROMESSE
Il n’est jamais honteux de rompre une promesse faite sous la contrainte. Si la source de la contrainte est éliminée, alors la promesse n’a plus besoin d’être tenue. Si la promesse est rompue en public et si vous révélez la source de la contrainte, vous serez loué pour votre honnêteté et votre courage, et celui qui avait arraché cette promesse sera regardé comme un scélérat pour sa couardise.


L’ENNEMI DE MON ENNEMI
Vous n’avez pas besoin d’être plus fort que votre ennemi ; vous devez être plus fort que son ennemi.
Si mon ennemi est le Clan du Lion et si son ennemi est le Clan de la Grue, j’écraserai le Clan de la Grue. Ainsi mon ennemi me devra une faveur.


MENACES
Un homme faible use de menaces. Un homme puissant n’en a nul besoin. Si un homme cède quand vous le menacez d’employer la force, c’est qu’il avait peur de vous. La menace n’était donc pas nécessaire.
Il ne faut jamais menacer un ennemi. Cela ne fait que provoquer sa colère. Un homme qui a été menacé éprouve le besoin d’agir afin de laver l’affront qui lui a été fait.
Si vous êtes suffisamment puissant pour détruire votre ennemi, détruisez-le.
Un ennemi vivant est dangereux.
Un ennemi mort est mort.
Mieux vaut de nombreux ennemis au cimetière qu’un seul en colère.


LA PITIE
La pitié n’est pas une vertu.
Arrêter son geste quand on peut affaiblir son ennemi est une preuve de faiblesse.
Il ne le ferait pas pour moi, et s’il le faisait, je profiterai de sa stupidité pour le frapper.


AVARICE
Le seigneur généreux fait de nombreux présents – et doit augmenter les taxes afin de pouvoir les payer.
Le seigneur avare, en revanche, accumule les terres et l’argent dès qu’il le peut – ce qui lui évite de surtaxer son peuple.


LA HAINE DE MON ENNEMI
Je n’ai pas peur d’un homme qui me hait ouvertement car c’est tout ce dont il sera capable. S’il avait été capable de me faire du tort de quelque manière que ce soit, il l’aurait déjà fait. Non, un homme qui m’est hostile à la cour ne m’intéresse pas. Il est faible et il est facile d’ignorer ses paroles.


NE JAMAIS S’ARRETER POUR EXPLIQUER LES CHOSES
Mieux vaut toujours se concentrer sur ce qui doit être fait plutôt que sur ce qui doit être dit. Que vos actions soient rapides et efficaces. Les explications pourront toujours venir après, même quelques jours plus tard. Si vous n’êtes pas certain de ce qui doit être fait, vous hésitez. Mais une fois que vous aurez agi, vous découvrirez que les Fortunes vous aideront toujours à trouver une explication.


TUEZ LA FEMME D’UN HOMME
Tuez la femme d’un homme ambitieux et il deviendra obsédé de vengeance… et oubliera ses anciennes ambitions. Toute son attention ne se concentrera plus que sur vous… Et pas sur ceux qui l’entourent.
C’est ainsi que l’on tue un homme ambitieux.
C’est aussi de cette manière que l’on tue n’importe quel homme.


L’IMPETUOSITE TRIOMPHE TOUJOURS
Lorsque vous devez demander une faveur à quelqu’un, ne lui laissez pas le temps de réfléchir, surtout si vous lui avez fait comprendre qu’un refus de sa part lui attirerait votre ressentiment.
Après tout, Dame Soleil est une femme. Et rien n’impressionne plus une femme qu’un homme audacieux et impétueux.


DEUX HOMMES ET UNE RIVIERE
Deux hommes, au cœur de l’hiver, de part et d’autre d’une rivière.
L’un a une pierre à feu, l’autre du bois. Et aucun d’eux n’est prêt à franchir l’eau glacée.
Comme nous tous.


LA VERITABLE DUPLICITE
Ne présumez jamais d’un homme qu’il est incapable de duplicité. Si un homme en est capable, tous les hommes le sont. Mais vous n’avez pas à avoir peur de tous les hommes. Vous devez simplement vous préoccuper des hommes rusés, déterminés et volontaires. Ceux-là peuvent faire preuve de la véritable duplicité. Les autres ne sont capables que de la petite duplicité.
Les hommes faibles sont incapables de véritable duplicité. Seuls les braves en sont capables. Les couards n’ont pas suffisamment de tripes pour cela. Les hommes faibles attendront toujours qu’un autre prenne le risque. Le monde est ainsi fait.
Cependant, les grands hommes peuvent employer des hommes faibles qui répandront le sang pour eux. Mais même dans un tel cas, il ne faut pas confondre l’épée et la main qui la dirige . cela demande de la puissance et de la force de convaincre un autre homme de prendre des risques.
Plus que tout, vous devez craindre ceux auxquels vous avez octroyé de grandes faveurs, les hommes courageux et volontaires que vous gardez auprès de vous. Ne craignez pas les hommes éloignés de vous, ou ceux qui vous maudissent ouvertement. Le désir de diriger a toujours été plus grand que celui de se venger.


UNE CALAMITE EN APPELLE UNE AUTRE
Si un ennemi que vous observez commet à la vue de tous une erreur catastrophique, considérez qu’il s’agit d’un piège qu’il vous tend. Aucun homme ne rend publiques ses erreurs.
Ne saisissez jamais l’opportunité de profiter de la malchance d’un homme. Ne vous servez pas de ce qui ne peut pas être caché ; cela n’a aucune valeur. N’utilisez que les erreurs qui auraient pu être cachées.


PERCER A JOUR LA TRAHISON
Si vous pensez qu’un homme est un traître, nommez-le parmi vos hommes de confiance et traitez-le comme un chien. Bientôt, il commencera à recruter pour conspirer contre vous.
C’est ainsi qu’on déloge le traître.


PARER A TOUTE EVENTUALITE
Nombreux sont les généraux et les daimyo qui passent des jours à préparer des plans, à calculer les chances de réussite, à préparer le déroulement de leurs futures actions. Mais ils passent si peu de temps à préparer des échappatoires ou des plans de secours.
Les imprévus doivent faire partie de vos plans.
Un grain de sable peut bloquer le mécanisme le mieux réglé.
Passez peu de temps à préparer vos plans car la seule chose certaine, c’est que tout ne se passera pas comme prévu.
Consacrez tout votre temps à anticiper les imprévus.


LES HOMMES AGISSENT LENTEMENT QUAND IL PENSENT AVOIR LE TEMPS
Il existe deux manières de faire prendre une décision à un homme. La première consiste à lui laisser tout le temps nécessaire. La seconde, à ne même pas lui laisser le temps de respirer.
Nous avons choisi la seconde.
Lorsqu’un homme est forcé de prendre une décision dans l’instant, il commet des erreurs. Lorsqu’on lui laisse le temps de réfléchir, il envisage tous les détails et réfléchit posément.
Par conséquent, je recommande d’obliger un homme à prendre ses décisions sur le vif.
Et forcez-le à le faire en public.


PAYSANS ET SOLDATS
Les paysans ne comprennent pas ce que signifie être un soldat. Ils ne comprennent pas le bushido. Pour eux, nos comportements sont des comportements d’étrangers. Ils sont des gens simples et ils ne nous comprendront jamais.
L’incompréhension provoque la peur.
Les hommes s’en prennent à ce qui les effraie.
C’est ainsi que les révoltes naissent. Non pas parmi les lieutenants, mais parmi les fermiers. Pour vingt samurai, il y a deux cents fermiers.
Et deux cents hommes en colère – qu’ils soient fermiers ou samurai – forment une armée.
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Message par Kenny Jeu 19 Juin 2008, 17:25

LE NITEN
par MIRUMOTO HOJATSU


Essai sur l’art des deux sabres
Annoté et révisé par Mirumoto Kijome


AVANT-PROPOS
Ce qui suit est un extrait du célèbre traité de kenjutsu écrit par Hojatsu, le fils du premier Mirumoto. Il s’agit d’une des deux références absolues en la matière, le second, intitulé Le sabre, ayant été écrit à la même époque par Kakita. Alors que Hojatsu nomme lui-même sa technique “ niten ” (qui signifie littéralement “ deux sabres ”, “ deux paradis ” ou “ deux sabres tombés du paradis ”) cette dernière est plus connue sous le nom de “ technique du daisho ” par ceux qui n’appartiennent pas au Clan du Dragon. L’extrait proposé ici aborde plus la philosophie et la théorie que la technique pure, mais vous trouverez également le fameux chapitre des “ cinq positions ” afin de montrer l’influence majeure exercée par Shinsei sur Rokugan, quelques années seulement après son arrivée.
Pour chacune des parties, vous trouverez un commentaire émanant d’un élève de Hojatsu, Kijome. Kijome était aussi responsable des titres donnés à ces parties. Le document original de Hojatsu fut rédigée sans partie ni titre, mais comme un unique paragraphe continu. Certains élèves estiment que les ajouts de Kijome ont amoindri le texte original, tandis que d’autres lui sont gré d’avoir clarifié un document souvent nébuleux. Comme Mirumoto aurait pu le dire, votre propre jugement importe plus que le nôtre.


DE L’ORIGINE DU NOM DE L’ECOLE DU NITEN
J’ai passé de nombreuses années sur les routes et j’ai disputé quarante sept duels, sans jamais en perdre un. Ceci s’explique par le fait que j’emploie une technique qui n’est pas lourde du poids des traditions. Cette technique, inventée par mon père, fait appel au mouvement, plutôt qu’à la mémorisation.
Mon école est appelée niten, car j’utilise mes deux sabres en même temps, pas uniquement mon katana. Ceux qui se demande pourquoi ne comprennent pas mon état d’esprit. Ils sont de ceux qui bâtissent les maisons avec des clous, mais sans marteau.


LA POSTURE
Votre posture ne doit jamais varier, ni en temps de guerre ni en temps de paix. C’est le naturel et lui seul qui prime. La manière dont vous vous tenez doit être la même, que vous teniez un sabre ou une tasse de thé.
Si vous vous battez avec une posture naturelle, votre esprit sera libre de se concentrer sur autre chose.

Commentaire de Kijome : le terme utilisé par Mirumoto pour “ posture ” est kamae, qui signifie posture et position, mais qui en est aussi venu à désigner l’école. Souvent, un samurai demande à un autre : “ Montre moi ton kamae ”, et ce dernier se met en position. À partir de cette posture, un samurai perceptif est capable de déterminer l’école dont est issu un adversaire.
“ Un esprit libre ” : beaucoup d’écoles enseignent qu’il existe un “ esprit martial ” et un “ esprit non-martial ”. Le Niten n’enseigne pas cette ineptie. Si vous apprenez à votre esprit à être toujours libre, à l’affût, alors que d’autres passeront d’un état d’esprit à un autre, vous serez déjà prêt et eux seront morts.



CE QU’IL FAUT MONTRER
Shinsei nous a enseigné deux concepts : “ ce qu’il faut montrer ” et “ ce qu’il ne faut pas montrer ”. La stratégie n’est rien de plus que savoir tromper l’adversaire. La vérité est dans la façon de tuer.
Entraînez-vous à ne pas révéler vos intentions, à montrer autre chose. Si vous vous êtes préparé assidûment, quand le besoin s’en fera sentir, vous pourrez accomplir le bon geste sans effort ni même concentration. Quand le moment est venu de dégainer votre sabre, vous ne devez penser à rien d’autre. N’adoptez pas une posture figée avec votre arme, laissez votre adversaire en déduire de l’ignorance ou de la vanité, puis anticipez son attaque timorée.


VOIR AU-DELA DE LA SURFACE
Ne soyez pas trompé par la surface. Apprenez à voir ce que vous n’êtes pas censés savoir. Observez bien ce que votre adversaire ne peut vous cacher. Ne regardez pas ses yeux. Un homme peut toujours mentir avec ses yeux. Observez plutôt ses épaules, son ventre, sa respiration. Passez tous ces aspects en revue, en gardant l’esprit ouvert. Un homme peut vous tromper avec un signe, mais si votre esprit est ouvert, l’un des aspects de votre adversaire le trahira. Astreignez-vous à un entraînement assidu pour développer cette capacité.


LE COUP PORTE PAR L’ESPRIT
Quand vous portez un coup, faites-le à partir de votre esprit. La pensée est lente. L’esprit agit instantanément sans hésitation. Rien ne peut le distraire. Laissez-le supplanter vos pensées.


Commentaire de Kijome : Ici, Mirumoto emploie le terme ku, qui a plusieurs signification. Ku peut vouloir dire esprit, vide, ou néant (notons qu’il y a une profonde différence entre les notions de vide et de néant). Shinsei nous a enseigné que l’esprit existe “ là où ne règne que le néant ”, “ là où l’action n’est pas parasitée par l’émotion ou la pensée ”. Il nous a appris que la perception, (le corps) est un voile au travers duquel nous voyons l’univers. Le corps est imparfait, notre perception l’est donc tout autant. Mais l’esprit qui, lui, est au contact du Vide, est pur, dénué d’émotions ou de pensée. “ Le coup porté par l’esprit ” donc, signifie un coup porté en laissant de côté toute émotion et toute perception.


LAISSEZ-LE PASSER
Quand l’esprit est clair, il est en phase avec les éléments, en parfaite harmonie. Votre perception, dès lors, est pleine et entière. Vous serez habité par le mushin, votre esprit ne fera qu’un avec l’univers et vous connaîtrez les moindres désirs de votre adversaire.


Commentaire de Kijome : Mushin signifie “ non-pensée ”, ou plutôt, “ la pensée sans pensée ”. Celui qui se retrouve en état de Mushin libère son esprit de tout parasite. Abandonnez la pensée, elle est lente, tout comme le corps. Quand un samurai atteint le mushin, il est en phase avec les éléments, l’ordre cosmique, et connaît son ennemi mieux qu’il ne se connaît lui-même, car ce deniee est toujours entravé par ses propres perceptions. Certains appellent cela le kime c’est à dire la concentration du chi, la force de vie.


LE SABRE DE LA RIVIERE
Soyez comme l’eau qui coule sans début ni fin. Un mouvement en entraîne un autre. La rivière peut couler dans toutes les directions à la fois. Adaptez vos mouvements à ceux de la rivière et vous comprendrez le sens de mes paroles.


Commentaire de Kijome : “ soyez comme l’eau ”. Certains croient qu’un simple coup peut conclure un duel. Il n’en est rien. Ce qui conclut le duel se situe avant le coup, en amont. Observez votre adversaire attentivement. Si vous êtes capable d’imaginer n’importe lequel de ses coups, vous ne commettrez aucune erreur, ne serez jamais pris par surprise et sortirez toujours vainqueur.


LA VERTU DE LA MARCHE
Beaucoup d’écoles enseignent une “ technique secrète de déplacement ”. Ce n’est pas mon cas.
Comme je l’ai déjà dit, dans mon école chaque mouvement se doit d’être naturel.


LES CINQ POSITIONS
Il existe cinq positions, une pour chaque élément. Ces positions fournissent chacune l’opportunité de toucher. Quand vous adoptez une position, laissez votre sabre toucher celui de l’adversaire, afin de profiter et de transformer son élan. À chaque moment, il y a une possibilité de frapper.


LA POSITION DE LA TERRE
Le katana est situé au niveau du ventre, sa pointe est dirigée vers le cou de l’adversaire. Les jambes sont écartées, fermes, mais dans une position confortable. Les deux pieds sont bien à plat, afin de vous permettre de bouger à tout moment. Ne bougez jamais quand vous le devez, mais uniquement quand vous le souhaitez. Le wakizashi attend tranquillement sur le côté. Par votre confiance désinvolte, vous briserez celle de votre adversaire.


LA POSITION DE L’AIR
L’épée est tenue haut et retombe sur votre adversaire. D’aucuns pensent que la force de l’arme réside dans son tranchant. Ils ont tort. Le katana tranche. Le poignet tranche. Jamais l’arme. Le wakizashi est placé contre la poitrine, de biais, prêt à intercepter le coup de l’adversaire et riposter en profitant de sa vitesse.


Commentaire de Kijome : “ en profitant de la vitesse. ” Placez votre lame au contact de celle de votre adversaire au moment ou celui-ci porte le coup, et vous le ressentirez. Sa vitesse peut se retourner contre lui.


LA POSITION DU FEU
Le sabre est positionné vers le bas et repose sur la jambe gauche. Au moment ou l’adversaire frappe, levez votre sabre et laissez son arme se faire mordre tandis que vous vous écartez. L’adversaire porte un coup. Vous vous écartez.


LA POSITION DE L’EAU
Le katana est positionné vers le bas et repose sur la jambe droite. Au moment ou l’adversaire frappe, bougez exactement comme si vous adoptiez la troisième position. L’adversaire réagit en conséquence et, à ce moment précis, vos poignets plient, fluides comme l’eau, tandis que sa tête se détache de ses épaules. Votre wakizashi assure le coup en frappant l’arme de l’adversaire vers le bas pour la détourner. Révéler une intention, en avoir une autre. Telle est la voie.


LA POSITION DU VIDE
Votre katana est pointé vers l’arrière, tandis que votre wakizashi pointe vers l’avant. Vous prenez légèrement appui sur votre ceinture et conservez cette pose. Si vous l’adoptez correctement, vous n’aurez même pas à bouger. L’adversaire observera votre posture et saura que vous maîtrisez la Voie. Parfois, la victoire s’obtient sans que soit versée la moindre goutte de sang.


LES CINQ ENNEMIS.
C’est par ses faiblesses que vous connaitrez votre ennemi. L’ennemi vaniteux peut être trompé par l’humilité. L’ennemi négligent peut être vaincu par le détail. L’ennemi courroucé peut être déséquilibré. L’ennemi hors de forme se fatigue vite. L’ennemi lâche est perdu d’avance. Apprenez cela et vous ne serez jamais vaincu.


RYTHME ET SYNCHRONISATION
Il existe une différence fondamentale entre le rythme et la synchronisation. De nombreuses écoles enseignent le rythme. Leur technique à l’instar de la musique, se mesure en cadence et en tempo.
Mon école enseigne la synchronisation. Je frappe entre les instants que mon adversaire est en train de compter.
Regardez votre adversaire attentivement. Si vous l’observez bien, il vous dévoilera la synchronisation. Frappez quand celle-ci ne lui permet pas d’agir. Frappez quand votre adversaire croit que vous ne pouvez pas le faire. Montrez-lui une faiblesse et il foncera. C’est à, ce moment que vous le tiendrez.
Vous aussi, vous devez apprendre à compter.
Vous devez compter son rythme.
S’il respire à un, se prépare à deux et frappe à trois, je frappe entre un et deux.

Commentaire de Kijome : tel est le vrai secret de la technique de Mirumoto. Il s’applique à tout, pas uniquement à l’art du sabre. Étudiez le rythme de votre adversaire. Si vous l’avez saisi, vous serez toujours vainqueur.


LES TROIS POSSIBILITES
Lorsque vous vous retrouvez en situation de combat, trois possibilités s’offrent à vous.
Si l’ennemi attaque le premier, tuez-le.
Si vous attaquez le premier, tuez-le.
Si vous attaquez simultanément, tuez-le.


SAVOIR
Je ne crois pas que je vais gagner, je sais que je vais gagner.


Commentaire de Kijome : quand mon père vainquit Ujimona, il me dit à l’issue du combat : “ Il était meilleur bretteur. Son talent et sa technique étaient supérieurs au miens. ” Je lui demandais : “ Pourquoi, alors, avez-vous gagné ? ” Il me répondit : “ Parce que je savais que j’allais gagner et pas lui. ” La technique et le talent ne peuvent vous mener qu’à un certain point. Un jour viendra où ils ne vous mèneront nulle part, et la seule chose sur laquelle vous pourrez compter sera la certitude que vous ne pourrez être vaincu. S’il y a la moindre faille dans votre esprit, le moindre doute, vous échouerez et mourrez.
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Message par Kenny Jeu 19 Juin 2008, 17:31

LE SABRE
par KAKITA



Certains hommes vous parleront de leurs duels en les comptant comme de vulgaires cailloux sur une plage. Je ne peux agir ainsi. J’ignore le nombre exact de duels que j’ai disputés, et je ne peux pas non plus vous dire combien de vies j’ai ôtées. Les dénombrer revient à déshonorer les hommes braves qui sont tombés sous le sabre, et à transformer un instinct en quelque chose de raisonné. Le duel est un art naturel, qui doit se pratiquer avant tout autre chose, et la récompense de sa parfaite maîtrise n’est rien d’autre que la vie elle-même. Le maniement du sabre doit être aussi naturel que l’est la vie. L’arme doit vivre en vous-même. La posture doit, être sa marche et le rythme de ses mouvements, le discours du guerrier. L’honneur est le cœur du duel – le souffle et le sang du sabre.


LE SABRE DU GUERRIER
Comprendre la voie du sabre revient à comprendre son propre corps. Pour cela, il faut consacrer un temps à la méditation et à l’observation de soi-même. Celui qui manie le sabre doit être façonné, comme le sabre a été forgé. Le corps doit être préparé. Aucun sabre n’a jamais été forgé sans que la lame n’ait préalablement été rendue authentique. De la même manière, aucun guerrier ne devrait être autorisé à porter un sabre sans être passé lui-même par les rigueurs de la forge. Discipline et pratique, tels sont les feux qui durcissent l’élève de la lame ; l’humilité est la neige dans laquelle il doit être refroidi. La posture, les mains et l’œil doivent être entraînés pour permettre une réponse rapide et correcte à toute situation. Au moment de porter un coup à l’adversaire, le sabre et le cœur doivent ne faire plus qu’un. Renforcez l’esprit comme le corps, et les tréfonds de l’âme deviendront l’acier de la lame. Pour ne faire qu’un avec son arme, celui qui manie le sabre doit apprendre les vertus de la patience, la persévérance et l’humilité. Et pour cela, il lui faudra consacrer cent jours à la main, mille jours à la lance et dix mille jours au sabre.


ATTITUDE MENTALE
Observez sans bouger les yeux, affûter son esprit autant que son corps – il faut chercher à améliorer son sixième sens et à l’affiner jusqu’à parvenir à un contrôle parfait de ses propres attitudes mentales. Que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre, l’attitude d’un individu ne devrait pas changer – raffinée, noble et disciplinée. Assimiler la vérité qui vous entoure – prenez du recul puis concentrez-vous de plus en plus jusqu’à découvrir la vérité cachée en toute chose. Même lorsque le corps est au repos, l’esprit doit être contrôlé et maintenu dans un état de concentration. Empruntez les chemins des différents arts et talents, élargissez votre connaissance du monde et ne vous faites pas abuser. Si votre volonté est forte, alors votre esprit ne sera jamais limité par votre condition physique, même si vous êtes épuisé ou blessé. L’expression “ traverser une vaste étendue d’eau ” peut faire référence à un petit lac ou une vaste mer – la distance peut aussi bien être courte que longue. Au cours de sa vie, un homme traversera beaucoup d’étendues d’eau – l’esprit comme le corps doivent se préparer à ce voyage. Pour traverser les épreuves de la vie, il faut être doté d’une volonté acérée et d’un esprit déterminé, de manière à surmonter les faiblesses du corps. Le corps n’est guère différent du navire qui le porte. Il doit être bâti, mais c’est l’esprit qui doit le guider. Sinon le voyage est voué d’avance au naufrage.


LE COUP PORTE PAR LE CORPS
Le corps est également une arme. Ceux qui tiennent à manier simultanément deux sabres contre un unique adversaire ont oublié que la première des armes, c’est l’homme qui les manipule. Le kenshinzu, ou maître d’arme, a dû apprendre à maîtriser son propre corps bien avant de toucher son premier sabre – le corps est de loin l’arme la plus puissante. La dédaigner au profit d’un second sabre est une aberration. Elle vous déshonorera aussi sûrement que le fait d’attaquer à deux un seul adversaire. En outre, elle ne vous permettra pas d’utiliser pleinement les capacités de votre corps – uniquement les bras. En vérité, la plus grande des techniques est celle qui porte le nom de “ sabre secret ”, le sabre du corps. La position, la force et le pouvoir découlant du chi constituent la force primaire fondamentale à laquelle votre adversaire ne peut s’opposer. Lorsque vous attaquez un adversaire robuste, cherchez ses points faibles ou les points stratégiques susceptibles de le gêner. Si l’adversaire utilise ses deux sabres, il paraîtra fort, mais il a pourtant oublié la signification de la force véritable. Il dissimule sa lâcheté derrière l’acier, et ne vaut guère plus qu’une chaumière en papier de riz derrière un mur de pierre. L’arme la plus puissante sur laquelle un samurai puisse compter n’est pas l’acier de sa lame mais la force de son courage. Tel est le véritable sabre du bushido. Dans certaines écoles, on tolère l’utilisation de deux sabres, dans mon école, c’est un signe de couardise. Tenter d’obtenir la victoire grâce à quelques centimètres d’acier supplémentaire est la marque d’un esprit faible. Ceux qui étudient dans ce genre d’écoles trouvent le moyen de rationaliser cette voie, mais j’affirme bien haut que ce genre de politique n’a aucun fondement si l’on se base sur la voie authentique du bushido. Je ne méprise pas la technique des deux sabres ; je ne conteste que l’état d’esprit qui conduit à préférer deux sabres plutôt qu’un. Il s’agit d’une véritable faiblesse de l’âme. Est-il impossible à un homme de vaincre deux adversaires ? On ne compte plus les exemples d’hommes seuls ayant vaincus deux adversaires… ou plus. Dans mon école de iaijutsu, on méprise ce genre d’étroitesse d’esprit. Cela mériterait une étude plus attentive…


LES TROIS ATTAQUES INITIALES
Les trois attaques initiales consistent à troubler mon adversaire, à l’atteindre dans sa volonté ; à l’engager physiquement de ma lame, pour l’atteindre dans sa chair ; à l’intimider en me servant de mon chi, pour l’atteindre dans son esprit. Si vous parvenez à porter une de ces trois attaques, vous obtiendrez la victoire. La clé du succès dans les joutes au sabre réside dans une victoire expéditive, et non pas une succession de coups et de parades. Servez-vous de la puissance de l’esprit tout autant que celle des muscles, et le sabre deviendra une partie intégrante de votre corps. Tel est le “ sabre du secret ” du guerrier. La maîtrise du sabre passe par l’apprentissage de la canalisation de sa puissance à travers son arme. Le sabre doit être respecté. Le perfectionnement des trois attaques initiales requiert des qualités spirituelles et morales : une stratégie alliant la sérénité mentale, la patience dans l’action, ainsi qu’un esprit de méditation. Quiconque maîtrise le corps, l’esprit et la volonté, les trois attaques initiales, parvient alors naturellement à maîtriser son sabre. Une fois que vous avez surclassé l’esprit de l’adversaire, ses faiblesses apparaissent au grand jour, et vous êtes placé dans une position dominante. Il est ainsi possible de remporter une victoire sans même porter le moindre coup.


LE COUP UNIQUE
Cela signifie asséner à un adversaire un coup soudain, et unique ; pour cela, chaque mouvement doit être accompli sans le moindre temps de préparation, la perfection doit être recherchée lors de chaque kata, chaque duel, et ce, à chaque instant. Telle est l’arme la plus tranchante du samurai. Une totale objectivité, “ l’œil extérieur au corps ”, lui permettra de choisir le bon moment. Le corps tout entier doit être uni avec le sabre. Un homme, une arme. Ils ne font qu’un. Il ne faut pas simplement dire que le duelliste manie un sabre – mais plutôt que le duelliste est un sabre. Ainsi le coup sera parfait aussi naturellement que le samurai exhale son souffle en respirant. Le coup porté par le corps, l’esprit et le sabre – tel est le coup que l’élève doit maîtriser s’il veut devenir un véritable kenshinzo. S’il y parvient, il n’aura pas besoin de porter d’autres coups. Ce seul coup, le coup unique de l’arme en harmonie avec son porteur, suffira seul à lui assurer la victoire. Certains affirmeront que c’est votre adversaire qui se tue lui-même au moment de l’impact. Ceci n’est pas vrai. La défaite provient de la petite imperfection que l’adversaire emporte avec lui, dans son âme. Un esprit parfait, une âme qui ne porte aucune souillure et une épée dont la trempe est pire, telle est la quintessence du coup unique. Méditez ces paroles jusqu’à parvenir à comprendre le concept de “ l’œil extérieur au corps ”, jusqu’à parvenir à un degré d’harmonie avec votre sabre…


NE FAIRE QU’UN AVEC SON SABRE
Ne faire qu’un avec son sabre renvoie au combat contre un groupe d’adversaires nombreux, y compris quand ces derniers utilisent des arcs ou d’autres types d’armes. L’attaque réactive est la clé du problème. Si vous préparez une attaque, vous ne pourrez saisir l’opportunité de frapper au bon moment. Il est important d’attaquer lorsque les autres utilisent leurs armes, et avant qu’ils ne s’apprêtent à envoyer une nouvelle salve. Un kenshinzo peut aussi appliquer cette méthode contre un adversaire unique. L’attaque réactive consiste à ne faire qu’un avec son arme et à frapper au moment où l’adversaire prépare son attaque. Pour y parvenir, le samurai doit vouloir réellement ne faire qu’un avec son corps, son esprit et son sabre afin d’interdire à l’adversaire toute possibilité d’une nouvelle passe d’arme. Pour détruire son ennemi, proche ou éloigné, il faut d’abord vaincre son esprit. Quand l’esprit est brisé, le corps se vide de son énergie, et le bretteur peut tourner sans crainte le dos à son adversaire. Lorsque l’ennemi ne peut plus vous attaquer, quand ses actes deviennent inutiles, quand il ne parvient plus à les armer, alors vous ne faites plus qu’un avec le sabre de l’esprit de votre adversaire. Sa défaite est alors certaine.


APPREHENDER LE VIDE
Le monde qui nous entoure est dans un état permanent de changement. Tout ce qui existe n’a de sens qu’en comparaison avec la réalité ou à d’autres choses. Ne bercez pas votre cœur d’illusions, affûtez votre esprit comme vous le feriez de votre sabre, et quand vous aurez chassé les nuages de la tromperie, vous émergerez toujours victorieux. Ayez conscience que les hommes vous mentent. Que vos yeux vous trompent. Que vos propres pensées et vos émotions cherchent à embrumer le chemin. L’acier, lui, ne ment jamais. Il ne vous trompera pas et ne vous cachera pas la route.
C’est dans le sabre que vous trouverez la vérité.
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Message par Kenny Jeu 19 Juin 2008, 17:47

Le Traité de Sun Tao
par Sun Tao


LES TROIS TRESORS
Les trois trésors les plus précieux que j’ai découverts au cours de mes pérégrinations sont la compassion, le sens de l’économie et l’humilité.
La compassion m’ouvre la voie de la bravoure. Le sens de l’économie m’offre l’influence. L’humilité me permet de survivre. Si un général abandonne ces trois trésors, il court à une mort certaine.


QUAND ATTAQUER
Le général victorieux attaque pendant que son ennemi se prépare. Le général brillant attaque les alliés de son ennemi. Le général compétent attaque l’armée de l’ennemi. Le général désespéré assiège l’ennemi dans sa cité.
N’oubliez pas cela : une opération peut être maladroitement menée, mais si elle l’est rapidement, elle peut être couronnée de succès. Une opération ne peut être brillante si elle se prolonge. Les guerres qui durent sont un fléau pour tous.


ÊTRE INSONDABLE
Pour remporter la victoire un général doit être insondable. La forme doit être dissimulée et le mouvement si inattendu qu’il rende toute défense impossible. Seul ce qui n’a pas de forme ne peut être atteint.
Si vous êtes puissant, semblez faible. Si vous êtes aguerri, semblez maladroit. Celui qui maîtrise à la perfection ses aptitudes doit paraître maladroit, à la fois pour semer la confusion chez l’ennemi et pour être conscient du chemin parcouru.


LA VERITABLE CONNAISSANCE
La véritable connaissance, c’est de savoir observer le paradis sans sortir de sa contemplation.


CHANGER
Si vous ne pouvez plus avancer, changez. Vous passerez au travers.


EQUIPEMENT
Prenez à l’ennemi son équipement. Ce qui est pris à l’ennemi vaut quarante fois ce que vous transportez depuis votre territoire.


HARCELER UN ENNEMI
Il faut toujours laisser une voie de repli à un ennemi et ne jamais harceler un ennemi aux abois


LE GENERAL
Le général qui a une trop grande soif de mourir sera tué.
Celui qui chérit sa vie par-dessus tout sera fait prisonnier.
Celui qui succombe facilement à la colère se couvrira de honte.
Celui qui est pieux sera déshonoré.
Celui qui s’abandonne à l’amour sera troublé.


LA PAIX
Ceux qui déclarent vouloir la paix mais se présentent sans projets de traités ne sont que des intrigants.
Rappelez-vous que seules les ronces pousseront sur le champ de bataille. Les seuls fruits que portent la guerre sont ceux de la souffrance.


MOURIR
Se préparer à mourir, ce n’est pas mourir : c’est préparer son esprit à réagir sans avoir le temps de réfléchir.


SUR TERRAIN DEFAVORABLE
Au nombre des terrains défavorables, on compte les forêts, les défilés montagneux, les marais et toutes les zones dans lesquelles il est difficile de progresser. Si vous arrivez sur terrain défavorable, continuez d’avancer.


SUR TERRAIN DIFFICILE
Un terrain difficile est une zone dont le relief avantagerait indifféremment l’ennemi ou vous-même. Sur un terrain de ce type, ne lancez pas d’attaque.


SUR TERRAIN CIRCONSCRIT
Un terrain circonscrit est celui où le passage est détourné et où l’ennemi peut vous vaincre avec très peu d’hommes. Sur un terrain de ce type, pensez bien votre plan d’attaque.


SUR TERRAIN DEGAGE
Un terrain dégagé est celui sur lequel une armée peut facilement se déplacer. N’essayer jamais de diviser une armée ennemie en terrain dégagé.


SUR TERRAIN LEGER
Un terrain léger est celui sur lequel vous occupez les terres de l’ennemi mais de façon superficielle. Si vous en êtes arrivé à ce point, ne vous arrêtez pas en si bon chemin.


SUR TERRAIN LOURD
Un terrain lourd est situé très en avant à l’intérieur des terres de l’ennemi. En terrain lourd, pillez.


SUR TERRAIN ENTRECROISE
Un terrain entrecroisé est celui qui est fermé de trois côtés, offrant ainsi à celui qui en contrôle le seul accès une voie royale à toute la zone. Sur un tel terrain, passez des alliances.


SUR TERRAIN DE DISSOLUTION
Un terrain de dissolution est celui où les seigneurs de l’endroit se combattent les uns les autres. Ne vous en mêlez pas.


SUR TERRAIN MEURTRIER
Un terrain meurtrier est celui sur lequel seul le plus rapide survivra. Ici, combattez.


LA VICTOIRE
Ceux qui célèbrent leur victoire sont des êtres avides de sang ; les êtres avides de sang ne triomphent jamais.
Triomphent ceux qui réduisent leur ennemi à l’impuissance sans combattre.
Seul l’ignorant combat pour vaincre. Le sage a vaincu avant de combattre.
N’oubliez pas : la victoire n’est jamais répétitive.


CONCLUSION
Du Clan du Lion, j’ai appris la tactique.
Du Clan de la Grue, j’ai appris l’excellence.
Du Clan du Phénix, j’ai appris la paix.
Du Clan du Dragon, j’ai appris la patience.
Du Clan du Crabe j’ai appris le prix de la souffrance.
Du Clan du Scorpion, j’ai appris le reste.
Je dois m’efforcer de payer de retour ceux qui m’ont appris.
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